La CAQ veut inciter Québec à poursuivre les entreprises corrompues

Publié le 03/06/2013 à 06:23, mis à jour le 03/06/2013 à 06:42

La CAQ veut inciter Québec à poursuivre les entreprises corrompues

Publié le 03/06/2013 à 06:23, mis à jour le 03/06/2013 à 06:42

Par La Presse Canadienne
L'urgence d'intervenir

Le chef caquiste a par ailleurs souligné «l'urgence» de la situation, puisque, selon lui, certaines entreprises fautives se réorganisent pour échapper à la loi, entre autres en cédant des actifs.«C'est une question de justice et de confiance, alors que la population a perdu confiance envers la classe politique», a dit M. Legault.

La campagne publicitaire, d'une valeur d'environ 100 000 $, ne comporte pas d'objectif en termes de nombre de signatures, a précisé M. Duchesneau. Ce dernier a par ailleurs ajouté qu'il ne s'agissait pas d'une pétition officielle de l'Assemblée nationale.

Le député de Saint-Jérôme et son chef ont assuré que la démarche que pourrait adopter le gouvernement comprendrait entre autres l'interdiction, pour les compagnies concernées, d'obtenir des contrats publics à défaut de rembourser les sommes dérobées.

Pas question, disent-ils, de nécessairement pousser les entreprises fautives à la faillite. Une prise de participation du gouvernement dans ces compagnies serait plutôt envisageable, «histoire de garder les entreprises au Québec», ont-ils laissé entendre.

Alors que Jacques Duchesneau a tenu à assurer que la démarche de la CAQ n'était pas partisane, M. Legault et lui-même n'ont pas hésité à faire porter au gouvernement péquiste le blâme de la "lenteur" des développements dans ce dossier.

«La commission Charbonneau va durer encore deux ans. Dans deux ans, il sera trop tard», a asséné le chef caquiste.

Le site Internet de la pétition, Remboursez-nous.com, doit être accessible dès dimanche. On y retrouve, en plus de la publicité vidéo et de la pétition à signer, un onglet invitant les internautes à effectuer un don de 20 $ à la CAQ, afin, dit-on, de «supporter notre cause».

La campagne de la CAQ a fait sérieusement tiquer le ministre de la Justice, Bertrand Saint-Arnaud. Dans une brève allocution prononcée dimanche après-midi, ce dernier a affirmé que la Coalition avenir Québec donnait dans la "petite politique avec un dossier qui devrait tous nous rassembler".

Estimant qu'il était «ridicule» de lancer une campagne publicitaire «pour que la justice suive son cours», le ministre Saint-Arnaud a assuré que les juristes et les avocats du gouvernement _ «les meilleurs», selon lui _ étaient à pied d'oeuvre pour monter des «dossiers solides» afin d'intenter des poursuites contre les entreprises soupçonnées de corruption ou de collusion.

«Vous pouvez être certains que si le gouvernement peut récupérer de l'argent fraudé, il ne restera pas assis sur son steak», a-t-il lancé.

M. Saint-Arnaud a cependant souligné qu'il était impossible de déclencher des recours au civil sans preuves solides, et qu'une trop grande précipitation ne mènerait qu'à faire débouter le gouvernement en cour.

Le ministre s'en est par ailleurs vivement pris à cette invitation à effectuer des dons à la CAQ affichée sur le site web de la campagne publicitaire, se disant "consterné" par cette démarche d'association d'un seul parti à la lutte contre la corruption.

«Dans ce dossier comme dans bien d'autres, la CAQ fait preuve d'un amateurisme renversant qui rappelle la défunte ADQ. La coalition [...] semble avoir une méconnaissance totale des règles de fonctionnement de notre État de droit.»

En entrevue téléphonique à La Presse Canadienne, le chef libéral Philippe Couillard s'est lui aussi dit en faveur d'entreprendre des démarches pour récupérer les sommes fraudées. Il a toutefois épousé le point de vue du ministre Saint-Arnaud en soulignant qu'il était nécessaire de disposer de faits «avérés» et «ayant été démontrés devant les tribunaux».

M. Couillard dit donc vouloir adopter une approche "plus vaste" en incluant tous les partis dans le processus, et démontrer une «prudence de bon aloi» liée au fait que "les tribunaux existent", et que la cour devra statuer sur certains éléments.

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