Trouver un équilibre entre les besoins de développement des pays défavorisés et la protection du climat sera l'un des plus grands défis du 21e siècle. Un projet du groupe industriel indien Tata, fabricant de la petite voiture Nano, incarne très bien cette La Société financière internationale (SFI), une unité de la Banque mondiale, vient de confirmer qu'elle prêtera 450 millions de dollars afin de faciliter la construction d'une méga-centrale électrique au charbon de 4000 MW. C'est la même capacité de production que la centrale au charbon de Nanticoke, en Ontario, qui est de loin le plus important émetteur de gaz à effet de serre au Canada, avec environ 25 millions de tonnes par année. Le gouvernement ontarien s'est engagé à fermer Nanticoke en 2014, après avoir repoussé la date butoir de 2007 à 2009, puis à 2014. La SFI aborde directement l'impact sur le climat de la centrale Mundra de Tata dans le communiqué annonçant son implication dans le projet. Elle affirme donner la priorité aux projets d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique : les investissements dans ces filières seront d'ailleurs triplés d'ici trois ans, précise-t-elle. La SFI ne dit toutefois quelle proportion de ces prêts touche les énergies vertes… En attendant, 400 millions d'Indiens n'ont toujours pas accès à l'électricité, et les énergies fossiles continueront de jouer un rôle central dans le secteur électrique au cours des prochaines années, poursuit la SFI. Selon elle, les besoins en électricité de l'Inde nécessiteront l'ajout d'une capacité de production de 160 000 MW…au cours de la prochaine décennie seulement. C'est environ quatre fois plus que la capacité totale d'Hydro-Québec. Les promoteurs du projet soulignent que la technologie retenue pour le projet émet 40 % moins de GES que la moyenne des centrales au charbon en Inde, et 16 % moins que celles de l'OCDE. Malgré tout, la centrale émettra chaque année 23 millions de tonnes de GES, ou l'équivalent de 5 à 6 millions de voitures. Cette seule centrale permettra toutefois d'alimenter plusieurs installations industrielles, créant des emplois du même coup, ainsi que 16 millions de consommateurs résidentiels, qui devraient profiter d'une électricité abordable. Outre Tata, le reste du projet de 4,2 milliards de dollars sera financé par des banques indiennes, la banque asiatique de développement et un conglomérat coréen. Pour aller plus loin : http://www.ifc.org/ifcext/media.nsf/content/SelectedPressRelease?OpenDocument&UNID=86ED0EF54D3C3B7885257426004D8AF8 Communiqué SFI http://economictimes.indiatimes.com/News/News_By_Industry/Energy/IFC_to_lend_Rs_1800_crore_to_Tatas_power_project/articleshow/2937878.cms India Times http://dotearth.blogs.nytimes.com/2008/04/09/money-for-indias-ultra-mega-coal-plants-approved/index.html Dot Earth