L'Europe à bas prix !!!

Publié le 19/03/2010 à 10:04

L'Europe à bas prix !!!

Publié le 19/03/2010 à 10:04

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. L’appréciation du dollar canadien est mauvaise pour nos exportateurs, mais c’est une bonne chose pour les voyages et les achats à l’étranger. Un dollar fort aide aussi à contraindre la hausse des prix à la consommation. Cela aide aussi à maintenir bas les taux d’intérêt.

Depuis un an, jour pour jour, le dollar canadien a pris 18 % de valeur par rapport au dollar américain, 17 % par rapport à l’euro et 13 % par rapport à la livre sterling.

Il en coûte environ 1,02 $ pour acheter 1 $US, 1,38 $ pour acheter un euro et 1,76 $ pour acheter une livre sterling.

Rien ne dit que les taux de change actuels se maintiendront jusqu’à l’été, mais la probabilité que le dollar canadien reste fort et même qu’il s’apprécie encore est élevée.

Fort de la faiblesse des autres

La valeur de notre dollar est influencée par trois grands facteurs :

- une balance commerciale positive (des exportations qui sont supérieures aux importations);

- le prix des ressources naturelles (en particulier du pétrole et du cuivre, que nous exportons massivement); et

- la santé de nos finances publiques, qui exerce un pouvoir d’attraction sur les capitaux étrangers. Or, le Canada est de loin le pays du G7, qui s’est le mieux sorti de la crise financière et de la récession. Plusieurs pays ne s’en sont pas encore remis.

Comme ces trois facteurs devraient s’améliorer à mesure que l’économie nord-américaine se remet en place, le huard a de bonnes chances de devenir encore plus fort, par rapport au dollar canadien, à l’euro et à la livre sterling.

Menace sur l’euro

La crise que vit la Grèce menace l’euro, car il est difficile de voir comme son gouvernement pourra réaliser son programme d’emprunt, qui est l’ordre de 75 milliards de dollars cette année seulement.

La population allemande ne veut rien savoir d’une aide de l’Allemagne à la Grèce, parce que celle-ci a trompé ses partenaires lorsqu’elle est entrée ans la zone euro en 2001. Elle avait alors manipulé ses finances publiques en recourrant à des contrats de devises sur des revenus à venir structurés par Goldman Sachs).

Le gouvernement grec gère mal l’économie du pays et ses propres affaires en offrant des régimes de retraite à ses fonctionnaires que les Allemands ne se paient pas, en cachant des déficits en vivant au-dessus de ses moyens et en tolérant le travail au noir à grande échelle, lequel prive l’État des milliards d’euros.

L’opposition de la population allemande a amené la chancelière Angela Merkel à dire que le groupe de l’euro devra accepter de perdre des membres qui ne respectent pas les règles du jeu. Pour sa part, la Grèce vient d’admettre qu’elle pourrait devoir faire appel au Fonds monétaire international (FMI) pour se sortir du pétrin, une solution qui était vue comme une imposture il y a à peine quelques jours et qui démontrera que l’Europe ne peut par régler ses problèmes elle-même.

Surveillons les PIIGS

En réalité, la situation est tellement grave que la solution à la crise grecque sera probablement mixte en ce sens qu’elle inclura des financements provenant à la fois de pays européens et du FMI.

Qui plus est, la Grèce n’est qu’un des PIIGS (pour Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Spain pour Espagne), tous des pays dont les finances publiques sont très précaires et qui pourraient avoir du mal à réaliser leur programme d’émission de titres de dette publique cette année.

Et pour ajouter encore au risque de crise, constatons que la dette de ces PIIGS est souvent détenue par des banques européennes, dont les bilans ont été amochés par la crise financière et qui n’ont pas tous été totalement rétablis.

En espérant que ces possibilités ne se réalisent pas, je vous souhaite un bon week-end.

 

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