L’Année internationale des coopératives est lancée. Et dans un monde où de nombreux pays font face à des turbulences, les 9 000 coopératives canadiennes représentent un net avantage, a estimé le député fédéral de Lévis-Bellechasse et ministre des Anciens combattants, Steven Blaney à l’occasion de l’activité de lancement, qui avait lieu simultanément à Ottawa et dans 13 villes canadiennes.

«Le Canada peut compter sur l’effet stabilisateur de ses coopératives dans notre économie», a-t-il fait valoir dans son discours à Lévis, où il se trouvait aux côtés de la mairesse Danielle Roy-Marinelli, de la présidente du Mouvement Desjardins Monique Leroux et du président du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), Denis Richard.

M. Richard entend profiter de l’Année internationale des coopératives pour convaincre la population que les coopératives apportent des outils précieux à la société. Comme M. Blaney, il estime que, sans devoir prendre toute la place, les coopératives font partie des moyens pour bâtir une économie saine et moins volatile.

«Les dirigeants d’entreprises cotées à la bourse ont l’obligation de résultats à tous les trois mois alors que les coopératives sont redevables à leurs membres, qui acceptent d’être patients et pensent plus à long terme. Toutes les études le montrent, les coopératives sont des entreprises plus durables», a souligné M. Richard.

En 2009, quand l’économie mondiale a traversé sa pire récession depuis 1930, le chiffre d’affaires de coopératives non financières du Québec a non seulement résisté, mais il a continué de progresser.

Le président de la CQCM a noté qu’à Montréal, le secteur coopératif est surtout concentré sur l’habitation, ce qui permet à des personnes à plus faible revenu de se loger à bon prix, mais il a espéré que le mouvement s’étende à d’autres secteurs de l’économie de la métropole.

Au Québec, il existe 3 300 coopératives et mutuelles, regroupant 8,8 millions de membres.

«La fibre coopérative est bien développée au Québec car il y a plus de coopérateurs que de citoyens», a blagué M. Richard.

Les coopératives québécoises génèrent un chiffre d’affaires de 25,6 milliards de dollars et emploient 192 000 personnes. Le Mouvement Desjardins, qui a été fondé en 1900 et qui est l’emblème coopératif du pays, est le plus grand employeur privé au Québec. Autrement, les coopératives québécoises sont particulièrement actives dans le secteur agroalimentaire. Mais c’est le secteur de la santé et des services sociaux qui affiche la croissance la plus dynamique. Entre 1994 et 2008, le nombre de coopératives dans ce domaine est passé de 22 à 108.

«Les coopératives se révèlent une alternative efficace pour répondre aux besoins des communautés en matière de services. Elle sont un modèle d’excellence qui encourage l’autonomie des communautés et soutiennent le rôle de l’État», a estimé le ministre Blaney.

L’événement culminant de l’Année internationale des coopératives aura lieu à Québec en octobre prochain, alors que la ville accueillera le Sommet international des coopératives, organisé à l’initiative du Mouvement Desjardins. Deux mille participants y sont attendus.