L'Américain Frank McCourt sur le point d'acheter l'Olympique de Marseille

Publié le 29/08/2016 à 13:20

L'Américain Frank McCourt sur le point d'acheter l'Olympique de Marseille

Publié le 29/08/2016 à 13:20

Par AFP

(Photo: 123rf.com)

L'Américain Frank McCourt, en négociations exclusives depuis lundi pour le rachat de l'Olympique de Marseille, a fait fortune dans l'immobilier, avant de se lancer dans le sport professionnel où il a fait prospérer ses affaires grâce aux Dodgers, à défaut de gagner respect et titres.

De Boston à Marseille en passant par Los Angeles, la trajectoire de McCourt a de quoi surprendre, mais il ne fait que suivre l'exemple de nombreux hommes d'affaires américains qui, à défaut de pouvoir s'imposer dans l'un des Championnats professionnels nord-américains, exportent leurs dollars et ambitions à l'étranger. 

McCourt, diplômé en économie de la prestigieuse université de Georgetown, a d'abord construit un empire immobilier dans sa ville natale (Boston) dans les années 1970 et 1980.

À la tête du McCourt Group, il a racheté et construit des immeubles et stationnements.

Au début des années 2000, il tente de racheter l'équipe de baseball de sa ville, les célèbres Red Sox. Il promet de construire un nouveau stade, mais son offre d'achat est finalement rejetée.

Il faut dire que le baseball est une affaire de famille chez les McCourt: son grand-père paternel avant lui fut l'un des propriétaires de l'équipe de baseball des Braves de Boston, aujourd'hui relocalisée à Atlanta. 

Les Dodgers vendus 2 milliards $US

Deux ans après son échec à Boston, Frank McCourt met la main sur l'une des franchises les plus respectées de l'histoire de la Ligue majeure de baseball (MLB), les Dodgers de Los Angeles.

L'équipe qui a remporté les Séries mondiales, le titre suprême, à six reprises, est au plus mal, sportivement comme financièrement.

Son propriétaire, le magnat australien de la presse Rupert Murdoch, aussi propriétaire notamment de NewsCorp et du groupe audiovisuel Fox, lâche son équipe pour 430 millions de dollars.

McCourt nomme son épouse Jamie, qu'il a rencontrée lorsqu'ils étudiaient à Georgetown, à la tête du club. La famille McCourt a d'ambitieux projets pour les Dodgers et... surtout pour les terrains entourant le Dodgers Stadium, en plein coeur de Los Angeles.

Pour réduire les énormes dettes, les nouveaux propriétaires augmentent les prix des billets et abonnements annuels, au grand dam des supporters. Sur le plan sportif, malgré un remaniement radical et controversé de l'encadrement de l'équipe, les Dodgers enchaînent les saisons décevantes. 

Entre 2004 et 2012, ils participent aux séries éliminatoires à quatre reprises, mais ne dépassent jamais le deuxième tour. Pire, en 2005, ils réalisent l'une des pires saisons de leur longue histoire avec 71 victoires pour 91 défaites.

En 2012, McCourt cède alors les Dodgers à un consortium dont la figure de proue est l'ancienne star des Lakers de Los Angeles (basket) Magic Johnson. 

Les nouveaux propriétaires déboursent une somme alors jamais vue pour une équipe professionnelle, plus de deux milliards de dollars, soit plus de quatre fois le prix payé par McCourt huit ans auparavant...

Marathon et saut d'obstacles

La mirobolante opération ne cache pas les déboires personnels de l'homme d'affaires. Sa femme, qui lui a donné quatre fils, a demandé le divorce en 2009 après trente années de vie commune et réclame la moitié du patrimoine de son ex-mari, dont les Dodgers.

La procédure en justice fait les choux gras de la presse «people» et pèse sur le fonctionnement au quotidien des Dodgers jusqu'à ce qu'en 2011, les ex-époux parviennent à un accord: McCourt s'engage à verser 130 millions de dollars à son ancienne épouse, ce qui en fait l'un des divorces les plus coûteux en Californie. 

Les affaires de McCourt ne s'arrangent pourtant pas et la Ligue majeure de baseball (MLB) décide en 2011 d'intervenir pour préserver les Dodgers, aux abois financièrement.

L'équipe n'est plus en mesure d'assumer sa dette ou de payer ses créanciers: elle est placée en 2011 sous la protection légale de la faillite, avant que le rachat par Magic Johnson et ses associés ne sauve l'équipe. 

Son passage à la tête des Dodgers a laissé des traces et lui vaut la réputation peu flatteuse d'«un des pires propriétaires de l'histoire».

Mais McCourt n'a pas tourné le dos au sport: propriétaire depuis 2008 du Marathon de Los Angeles, il a investi en 2014 dans un circuit mondial de concours de saut d'obstacles (équitation) richement doté, le Global Champions Tour. 

Avant de se laisser tenter par l'aventure du football, à Marseille.

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