Bicha Ngo était jusqu'à tout récemment première vice-présidente exécutive aux placements privés à Investissement Québec (Photo: courtoisie)
Bicha Ngo est la nouvelle PDG d’Investissement Québec (IQ), a annoncé mercredi le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec, Pierre Fitzgibbon.
C’est la première fois qu’une femme occupe cette fonction. Elle remplace Guy LeBlanc qui était en poste depuis 2019. Son mandat de quatre ans était échu depuis avril et ne devait pas être renouvelé, car le PDG avait dit dès le départ qu’il ne comptait pas rester pour plus longtemps.
«Bicha Ngo est une candidate d’exception pour prendre la tête d’Investissement Québec. Son leadership et son expérience en matière de transactions importantes seront des atouts précieux pour assurer le développement économique du Québec», a affirmé le ministre Pierre Fitzgibbon.
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Bicha Ngo occupe le poste de première vice-présidente exécutive — Placements privés à Investissement Québec depuis octobre 2019. Sa nomination comme PDG d’IQ entrera en vigueur le 1er février prochain pour un mandat de trois ans.
Elle compte s’inscrire dans la continuité. Selon elle, IQ est «une organisation mature et agile qui a su évoluer pour répondre aux véritables préoccupations des entreprises et aligner son offre de services sur leurs besoins».
Elle veut poursuivre l’œuvre de Guy LeBlanc concernant l’accompagnement des entreprises québécoises à l’international, l’attraction d’investissements étrangers au Québec, le renforcement des chaînes d’approvisionnement, l’amélioration de la productivité et de l’innovation, le rehaussement de la qualité de la main-d’œuvre ainsi qu’un meilleur accès à du financement pour les entreprises. Elle désire aussi approfondir le développement de la filière batterie et d’autres secteurs prioritaires identifiés par le gouvernement québécois.
Diplômée en finance de HEC Montréal, Bicha Ngo gère les équipes d’investissement en capital de risque et en capital de développement ainsi que celles des fonds d’investissement et du financement spécialisé chez IQ. Elle a aussi été à la tête du secteur des ressources naturelles et de l’énergie au sein de la société d’État. Elle possède plus de 25 ans d’expérience dans le monde des affaires. Elle a notamment été vice-présidente en développement corporatif chez Domtar, en plus d’avoir travaillé chez HSBC, CIBC World Markets et Merrill Lynch.
Même salaire
Sorti de sa retraite en 2019, Guy LeBlanc connaissait depuis longtemps le ministre Fitzgibbon lors de sa nomination. Ils avaient tous les deux étudié à HEC Montréal en plus de se côtoyer chez PricewaterhouseCoopers. Ils étaient également partenaires d’affaires, le ministre ayant notamment investi dans l’entreprise en démarrage du fils de l’ex-dirigeant d’IQ.
Guy LeBlanc a mené une transformation en profondeur du bras financier du gouvernement du Québec qui s’est étendu en région et dont les investissements ont fortement augmenté sous sa gouverne.
Guy LeBlanc a notamment parrainé des investissements dans la filière batterie qui s’élèvent à environ 15 milliards de dollars (G$). «Il y a un autre 15G$ qui est en discussion et qui sera annoncé au cours des prochaines années, avait aussi affirmé le PDG d’Investissement Québec, en entrevue en novembre. Essentiellement, ce sont des phase deux et phase trois pour augmenter la capacité des usines déjà annoncées.»
Ce dossier sera donc assurément l’un des plus importants pour la nouvelle patronne. Sa rémunération devrait être similaire à celle de l’actuel PDG, qui avait vu la sienne bondir par rapport à celle de son prédécesseur lors de sa nomination en 2019. Ses émoluments ont dépassé la barre du million de dollars annuellement l’an dernier, soit une hausse de 19% par rapport à l’exercice de 2021-2022.
Cette augmentation avait été critiquée, puisque IQ avait affiché un rendement négatif de 4,8% à un moment de grande volatilité sur les marchés boursiers et d’incertitudes économiques en 2022-2023. L’institution avait enregistré une perte de 224 millions de dollars. Sur cinq ans, IQ a obtenu un rendement annuel moyen de 6,3%.
Concernant le volet international de sa mission, IQ a accompagné 6G$ de nouveaux investissements étrangers directs en 2022-2023, comparativement à 4,6G$ pour l’année précédente. Ce chiffre est trois fois plus élevé qu’en 2018-2019.
Investissement Québec estime que son soutien a permis de générer l’équivalent de 3,1G$ en exportations pour les entreprises québécoises, toujours pour l’exercice terminé le 31 mars dernier. Cette estimation était de 1,95G$ pour l’exercice précédent.
