La stratégie environnementale du constructeur allemand Volkswagen semble être sur le point de changer. Surtout reconnue pour l'expertise que l'entreprise a développée en ce qui concerne les moteurs diesel, qui consomment moins que ceux à essence, voilà qu C'est nul autre que le président de Volkswagen, Martin Winterkorn, qui a confirmé la rumeur dans une entrevue accordée au quotidien allemand Der Spiegel. Questionné et même critiqué à plusieurs reprises par les journalistes du quotidien, M. Winterkorn a répondu aux attaques contre le bilan environnemental de son entreprise en annonçant que Volkswagen construira des hybrides en 2008. Impossible pour l'instant de savoir si ces voitures seront disponibles en Amérique du Nord. Aucune autre précision n'est donnée par M. Winterkorn, qui ajoute qu'il ne faut pas voir la technologie hybride comme une panacée. Voilà des années maintenant que des rumeurs courent à propos de la possibilité que Volkswagen se lance dans le marché des hybrides. Des prototypes de Golf et Beetle diesel-hybride ont été testées au cours des dernières années, mais aucun modèle commercial hybride n'a jusqu'à maintenant été lancé. M. Winkertorn explique la réticence de Volkswagen à miser sur la technologie hybride par deux principales raisons. La première est que la plupart des acheteurs ne sont pas prêts à payer la prime que coûte l'ajout d'une telle technologie. La seconde est que les constructeurs allemands ne jouissent pas du taux de change bas du Yen, ce qui permet à leurs concurrents japonais d'ajouter des options dans leurs véhicules sans pour autant augmenter leur prix. Rappelons que les fabricants automobiles ont signé un accord volontaire avec l'Union européenne qui vise à ramener les émissions de CO2 émis par km à 140 grammes d'ici 2008. À titre comparatif, cela équivaudrait à une moyenne de 6 litres/100 km, soit un objectif très ambitieux, même pour le marché européen. Fiat, avec une moyenne de 139 g/km, est d'ailleurs le seul constructeur qui respectait cet objectif en 2005. De manière surprenante, Toyota traîne la patte (163 g/km), tandis que les constructeurs de luxe comme Mercedes (185) et BMW (192) ferment la marche. Face à cet échec annoncé, Bruxelles négocie actuellement afin de transformer un accord semblable en loi puisque l'approche volontariste n'a pas fonctionné. Pour aller plus loin : http://www.spiegel.de/international/spiegel/0,1518,470093,00.html Entrevue Der Spiegel