Construction: le gouvernement reconnaît l'effet négatif de la grève

Publié le 25/06/2013 à 13:49, mis à jour le 25/06/2013 à 16:06

Construction: le gouvernement reconnaît l'effet négatif de la grève

Publié le 25/06/2013 à 13:49, mis à jour le 25/06/2013 à 16:06

Par La Presse Canadienne

[Photo : Bloomberg]

Le gouvernement Marois tente de minimiser l'impact de la grève de la construction sur l'économie du Québec.

Il reconnaît l'effet négatif du conflit de travail, mais refuse de le chiffrer. Tandis que l'opposition avance le chiffre d'un milliard de dollars de travaux non réalisés en une semaine, des ministres ont réfuté, voire ridiculisé cette estimation.

C'est le cas de la ministre du Travail, Agnès Maltais. À la sortie de la séance du conseil des ministres, mardi après-midi, à Québec, elle s'en est pris aux données suggérées entre autres par le Parti libéral.

« J'ai entendu le chiffre d'un milliard (de dollars) par semaine qui est d'un simplisme, simplisme, incroyable », a-t-elle lancé. Elle a convenu que le chiffre d'affaires de l'industrie de la construction avoisine les 50 milliards $ par an, mais selon elle, il ne faut pas diviser cette somme en 52 pour estimer les pertes hebdomadaires.

« Beaucoup des grands travaux sont simplement reportés d'une semaine », a-t-elle argué, en ajoutant que les ouvriers de la voirie avaient de surcroît repris le travail.

Sa collègue, la ministre responsable de la Politique industrielle, Élaine Zakaïb, a reconnu pour sa part reconnu que le conflit avait des effets négatifs.

« Il y a toujours un impact, c'est sûr, c'est une grève de la construction, alors que la période la plus importante dans la construction, c'est l'été, a-t-elle dit avant d'entrer à la réunion du conseil des ministres. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a un impact. »

Selon elle, le montant d'un milliard « sort de nulle part ». L'impact n'a pas été évalué par le gouvernement, a-t-elle soutenu, et on ne peut évaluer cet impact au quotidien. Il est parfois non quantifiable, comme ces consommateurs qui attendent leur maison qui devaient être livrées le 1er juillet, a-t-elle cité en exemple.

« Comment évaluer cet impact? a-t-elle demandé. Les gens vont être capables de se reprendre. Les chantiers ne sont pas abandonnés, il auront lieu, mais plus tard. Les contrats vont se terminer. On verra après, ce que sera la note. »

Quant au ministre des Finances, Nicolas Marceau, il a préféré ne pas s'aventurer sur la pente glissante de l'inventaire des effets négatifs.

« Je vais les laisser (les partis d'opposition) à leur évaluation, a-t-il déclaré à l'entrée de la séance du conseil des ministres. (...) On en reparlera. Je ne veux pas embarquer dans les questions d'impact. »

De même, questionné sur les rentrées fiscales manquantes et le risque pour l'atteinte de l'équilibre budgétaire, il a refusé obstinément d'estimer des pertes.

« On fera un post-mortem quand les ententes auront été signées », a-t-il dit, en formulant le souhait que les secteurs qui n'ont pas encore conclu d'entente poursuivent les négociations, pour régler le conflit « le plus rapidement possible ».

Les ministres ont toutefois plaidé avec insistance en faveur d'un règlement rapide aux deux tables de négociations où les pourparlers achoppent. Et ils ont brandi la menace de loi spéciale. « Une entente négociée est toujours préférable à l'imposition d'une loi spéciale », a affirmé Mme Zakaïb.

Une source proche de la ministre du Travail Agnès Maltais a dit que le gouvernement est soucieux d'en arriver à une entente négociée pour des raison de productivité: le rendement des travailleurs serait immanquablement affecté à la baisse si une loi forçait le retour au travail, a laissé entendre le responsable politique.

Lundi, la Coalition avenir Québec a estimé à un milliard de dollars les travaux qui n'ont pas été réalisés au Québec depuis le début de la grève dans le secteur de la construction, il y a un peu plus d'une semaine, le lundi 17 juin. Le chef caquiste François Legault a aussi précisé que 160 millions $ de salaires ne sont pas versés pour chaque semaine de grève. Il réclame une loi spéciale pour mettre fin immédiatement au conflit.

La première ministre Pauline Marois a plutôt soutenu, lundi, qu'elle était prête à attendre juqu'à la semaine prochaine avant de forcer le retour au travail. Elle a nommé un médiateur spécial, lundi, pour dénouer l'impasse dans le secteur institutionnel, commercial et industriel, ainsi que dans le domaine résidentiel. Dans le secteur du génie civil, une entente de principe est intervenue et l'activité a repris sur les chantiers mardi.

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