La saison du BBQ sera plus coûteuse

Publié le 20/06/2014 à 12:01

La saison du BBQ sera plus coûteuse

Publié le 20/06/2014 à 12:01

Par Yannick Clérouin

Photo: Shutterstock

Les amateurs de BBQ devront plonger plus profondément dans leurs poches cette année pour se payer un steak ou une côtelette de porc.

Selon les données portant sur l’inflation publiées vendredi par Statistique Canada, les prix des viandes vendues au pays ont bondi de 3,3% en mai par rapport à avril et de 8% comparativement au même mois il y a un an.

Il s’agit de la plus forte hausse des prix des viandes au Canada en près d’une décennie, signale Arlene Kish, économiste principale pour la firme américaine IHS Global Insight.

Le prix du porc a grimpé de 12%, tandis que celui du boeuf a bondi de 10%. La hausse du prix du poulet a été plus modeste, à 0,5%.

«Cela rend la saison du barbecue très dispendieuse», écrit Mme Kish dans une note à ses clients publiée vendredi matin.

Un tour d’horizon des prix au détail des viandes recensées par Statistique Canada montre la progression soutenue des prix au cours des dernières années. Quelques exemples. Le kilo de bifteck de surlonge, qui se vendait à 15,29$ en mai 2010, s’affichait en moyenne à 19,62$ en mai dernier. Il s’agit d’un bond de 28,3%. La hausse du prix du boeuf haché régulier a été encore plus marquée: 41,6% en quatre ans.

Il n’y a pas qu’au Canada où le prix de la viande grimpe. Au sud de la frontière, les prix du boeuf touchent des records. Les contrats à terme sur les bovins d’élevage ont touché lundi un sommet historique.

Le département américain de l’Agriculture prévoit que les prix au détail du boeuf grimperont de 6,5% cette année, comparativement à 2% en 2013, rapportait lundi le Wall Street Journal.

Plusieurs facteurs expliquent la hausse du prix de la viande. Du nombre, les sécheresses importantes survenues aux États-Unis ces dernières années ont limité les pâturages pour les bovins.

«Depuis quatre ans, la sécheresse dans les "Southern Plains" ne laisse pas de répit au secteur, affectant les pâturages et poussant les producteurs à y réduire leur cheptel», écrivaient dans un récent bulletin du Centre de développement du porc du Québec les agronomes Geneviève Berthiaume et Caroline Lacroix.

Le prix du porc a aussi progressé cette année au pays dans la foulée de l’éclosion de la diarrhée épidémique porcine (DÉP) au sud de la frontière. Ce virus entraîne une diminution de l’offre des bêtes destinées à l'abbatage. Ce facteur pourrait toutefois n'être que temporaire, selon certains observateurs.

Préoccupation pour les restaurateurs

Cette nouvelle augmentation du prix des viandes s'ajoute aux défis auxquels font face les restaurateurs de la province, déjà confrontés à une demande qui stagne depuis plus de 10 ans et à une offre qui demeure abondante.

«C’est une des hausses les plus importantes des dernières années. L'augmentation du prix des aliments est une préoccupation pour les restaurateurs partout au Canada», explique François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ).

Selon lui, les restaurateurs devront faire une certaine gymnastique pour composer avec l'augmentation soutenue du prix des viandes. Ils devront réévaluer leur menu, offrir des combinaisons qui satisfont leurs clients tout en étant rentables, quitte à retirer certains produits devenus moins payants.

«Il ne faut pas se retrouver avec des produits non rentables sur la carte.» Or, dans le contexte de consommation actuel et en raison de la vive concurrence, «il n'est pas facile pour un restaurateur de refiler les hausses de prix aux consommateurs», dit M. Meunier.

 

 

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