Le «cyber Monday», qui suit le week-end de la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis, est parti pour enregistrer lundi de nouveaux records de ventes en ligne et devrait confirmer la montée en force de l'internet dans la distribution.

«Depuis quelques années les ventes en ligne progressent pour les achats de Noël, en partie aux dépens des magasins traditionnels», explique RJ Hottovy, analyste de la maison de recherche Morningstar.

Le week-end de Thanksgiving marque traditionnellement le début de la saison des achats de Noël aux Etats-Unis et fait l'objet de soldes monstre. Le "Black Friday", le vendredi qui suit le jeudi férié de Thanksgiving, est l'un des points forts de l'année dans la distribution.

Depuis quelques années, de plus en plus de magasins offrent leurs promotions dès le jeudi et les maintiennent sur l'ensemble du week-end.

Ce marathon du shopping se termine avec le "Cyber Monday", les Américains profitant du retour au bureau pour poursuivre leurs achats, en ligne cette fois-ci.

Si les chiffres de recettes de la journée ne seront disponibles que mardi au plus tôt, le groupe de messagerie FedEx prévoit ainsi que ce lundi sera le jour «le plus actif» de son histoire, avec 22 millions de paquets envoyés, 11% de plus que l'an dernier, contre environ 10 millions d'envois pour une journée ordinaire.

Cette année, les ventes du week-end de Thanksgiving dans les magasins traditionnels ont reculé, une première depuis 2009.

Cette baisse est attribuée non seulement à un taux de chômage encore élevé aux Etats-Unis et aux incertitudes des consommateurs sur leurs futures dépenses de santé, mais aussi à la montée en force du commerce sur internet.

«Les statistiques sur les ventes en ligne étaient bonnes ce week-end et je m'attends à une poursuite de cette tendance» lundi, notait ainsi M. Hottovy.

Une montée en force qui accélère

Les achats en ligne ont en effet continué leur progression des années passées tout au long du week-end, comme l'a montré une enquête de la fédération des commerces de détail (NRF).

D'après la NRF, les Américains ont dépensé 407 dollars chacun en moyenne entre jeudi et dimanche, dont 43,7% sur internet, des chiffres qui ne prennent pas en compte le Cyber Monday.

La société spécialisée ComsScore a pour sa part constaté dans une étude que les Américains avaient dépensé 1,2 milliard de dollars en ligne sur la seule journée du Black Friday, un chiffre en hausse de 15% sur un an, confirmant que le comportement des consommateurs américains évolue.

Ils rechignent de plus en plus à affronter la foule et d'interminables files d'attentes pour des promotions accessibles en ligne depuis chez eux ou depuis leur tablette ou autre smartphone.

ComScore anticipe un bond de 14% à 48,1 milliards de dollars au total pour les achats de la saison des fêtes réalisés depuis des ordinateurs fixes (desktops) et de 13% à 7,1 milliards de dollars pour les emplettes depuis des appareils mobiles.

L'importance du commerce en ligne devrait s'accélérer. Le cabinet de conseil FTI Consulting prévoit ainsi que grâce à l'essor des appareils mobiles, les ventes en ligne aux Etats-Unis vont atteindre 508 milliards de dollars par an d'ici 2020, soit une part de marché de 14% par rapport aux ventes en magasin, contre des ventes attendues à 260 milliards de dollars cette année.

«Depuis 2009», les «ventes en ligne deviennent un élément central des achats de la saison des fêtes», a commenté FTI dans un communiqué lundi.

Dans l'ensemble, FTI se montre très optimiste pour les ventes de la saison des fêtes aux Etats-Unis avec une progression attendue sur un an de 4,9% des dépenses de consommation, plus que la NRF (+3,9%).