Couche-Tard: la CSN dit s'être assurée de la rentabilité des magasins fermés

Publié le 22/03/2012 à 18:52, mis à jour le 23/03/2012 à 12:12

Couche-Tard: la CSN dit s'être assurée de la rentabilité des magasins fermés

Publié le 22/03/2012 à 18:52, mis à jour le 23/03/2012 à 12:12

Par Stéphane Rolland

Photo : LesAffaires.com

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) n’aurait pas décidé de syndiquer des magasins d’Alimentation Couche-Tard si elle avait pensé que ses établissements n’étaient pas rentables, a répondu Sylvie Joly, conseillère syndicale de la CSN, devant la Commission des relations du Travail (CRT), jeudi.

Le détaillant lavallois et le syndicat s’opposent dans un litige lié à la fermeture de deux établissements syndiqués et à la diffusion d’une vidéo où le pdg de l’entreprise, Alain Bouchard, évoque la fermeture de magasins syndiqués. La séance d’aujourd’hui a été consacrée au contre-interrogatoire de Mme Joly (première témoin de la CSN) par l’avocat de Couche-Tard André Sasseville du cabinet Langlois Kronstörm Desjardins.

«On ne vend pas des tupperwares, a répondu Sylvie Joly. Si on voit qu’il n’y aucune possibilité de syndiquer des employés sans leur nuire, nous ne le ferons pas.»

M. Sasseville a demandé à plus d’une reprise à Mme Joly si elle avait prévenu les employés que le «magasin pouvait fermer pour des motifs économiques comme Couche-Tard le fait pour d’autres magasins». S’en est suivi un dialogue de sourds où l’avocat a répété ses questions et le témoin a réitéré l’essentiel du contenu des réponses précédentes.

Le commissaire Alain Turcotte a même dû intervenir pour synthétiser le contenu des échanges et demander à l’avocat de passer à d’autres questions. D’ailleurs, le commissaire est aussi intervenu à plus d’une reprise jugeant que certaines questions posées par l’avocat de l’employeur amenaient des débats d’opinions, mais pas d’éléments pour l’aider à rendre un jugement.

Le témoignage

Dans les grandes lignes, la conseillère syndicale a raconté qu’elle avait prévenu les salariés qu’il y aurait un risque de fermeture «antisyndicale» ou d’autres représailles. Elle n’a jamais évoqué la possibilité d’une fermeture pour des motifs économiques.

Les employés «expérimentés» lui auraient cependant donné des descriptions sur l’achalandage, l’historique, les embauches récentes, les rénovations, et l’emplacement de deux magasins syndiqués, qui ont fermé leurs portes. Ces descriptions lui permettaient d’estimer que les établissements étaient rentables, selon la conseillère. Elle a donc recommandé d’aller de l’avant avec le processus de syndicalisation.

M. Sasseville a demandé à Mme Joly si elle avait fait des recherches sur la concurrence dans le secteur où se trouvaient les deux établissements en question. Pour chaque établissement, il y avait des dizaines d’établissements concurrents, selon une preuve déposée par l’employeur. La conseillère a répondu qu’elle avait pris en compte ce facteur et qu’elle avait circulé en voiture dans le quartier pour connaître les caractéristiques du marché.

Au cours de la séance, M. Sasseville s’est employé à «tester» la crédibilité de Mme Joly. Il a notamment remis en question son affirmation selon laquelle elle était surprise de voir l’établissement de la rue Jean-Talon fermer en septembre. Mme Joly a reconnu qu’elle avait été mise au courant que l’employeur alléguait un manque de rentabilité quelques jours avant la fermeture, mais elle maintient que la fermeture l’avait tout de même surprise.

M. Sasseville a présenté une preuve selon laquelle Couche-Tard avait évoqué avec un négociateur de la CSN des questions de rentabilité dès le mois de juillet. Mme Joly affirme ne pas en avoir eu connaissances puisqu’elle intervient dans la campagne, mais pas dans les négociations.

Le témoignage de Mme Joly est maintenant terminé. Ce sera maintenant aux salariés de livrer leur version des faits.

 Lire aussi: Les employés d'un Sears en Beauce se syndiquent

 

À la une

RAP et retraite font-ils bon ménage?

EXPERT INVITÉ. Quel est l’impact sur la retraite d’un retrait REER dans le cadre du RAP?

Après une solide vague haussière, le titre de Netflix se met sur pause

Édition du 08 Mai 2024 | Jean Gagnon

BOUSSOLE BOURSIÈRE. Le titre de Netflix hésite et laisse craindre qu’une correction se soit amorcée.

Bourse: Berkshire Hathaway est-elle encore une occasion d'achat?

BALADO. Que retenir du «Woodstock du capitalisme», soit l'assemblée annuelle de Berkshire Hathaway?