Quand le rêve tourne au cauchemar

Publié le 23/01/2009 à 00:00

Quand le rêve tourne au cauchemar

Publié le 23/01/2009 à 00:00

Titulaire d'un MBA de l'Université Laval, bilingue, fort d'une expérience de travail internationale et cinéphile averti, il cherche un poste en marketing dans l'industrie du divertissement à Montréal, la ville aux 100 festivals.

Contre toute attente, il fait chou blanc. De juin à septembre 2008, les 300 CV qu'il a envoyés lui ont valu 5 entretiens de courtoisie et aucun emploi.

On l'a trouvé tantôt trop qualifié, tantôt pas assez expérimenté. On lui a aussi reproché son accent en anglais. Le plus souvent, on a mis de côté sa candidature.

Pour gagner sa vie, il a vendu des jeans à la boutique Guess de la rue Sainte-Catherine pendant quatre mois.

Polémique de chiffres

Il croit avoir subi de la discrimination parce qu'il était Français. "J'ai pensé à québéciser mon nom en Luc Marcil", raconte le jeune homme en entrevue, dans un café du Vieux-Montréal. Découragé, il a voulu tout plaquer et rentrer au bercail.

Le phénomène des immigrants français qui plient bagages est un sujet controversé. Les chiffres officiels du ministère québécois de l'Immigration et des Communautés culturelles avancent un taux de maintien de ces immigrants de près de 80 % dans la province.

À l'émission Enjeux, diffusée à la télé de Radio-Canada, en 2006, Marc Termote, démographe à l'Institut national de recherche scientifique, indiquait que, huit ans après leur arrivée au Québec, 50 % des immigrants français n'étaient plus là. Il basait son calcul sur les données du recensement de 2001.

Maudit hiver

Les mécontents râlent contre l'absence de reconnaissance professionnelle, les faibles salaires, la rigueur des hivers, les lacunes des systèmes d'éducation et de santé et les limites de l'assurance emploi et du régime public de retraite.

Immigrer, c'est repartir à zéro. "C'est plus facile à 25 ans qu'à 40, avec famille et enfants", dit Nathalie Francisci, chasseuse de têtes à Montréal.

Même pour les jeunes, comme Loïc Marcille, l'intégration peut s'avérer ardue.

"Les Français qui ont des problèmes pensent qu'ils viennent dans une France en Amérique. Ils arrivent plutôt dans une Amérique qui parle français. Ça les choque presque tous, souligne Jean-Benoît Nadeau, coauteur de l'ouvrage Pas si fous, ces Français !, une analyse détaillée de la société française.

"La plupart des malentendus entre les Français et les Québécois viennent du fait qu'ils ne définissent pas de la même manière espace privé et espace public", poursuit le journaliste.

Un exemple, parmi d'autres : les Français détestent parler d'argent en public.

Loïc Marcille ne nous a pas parlé de sa situation financière quand nous l'avons rencontré. Avenant et souriant, il savourait la nouvelle de sa récente embauche : une connaissance rencontrée à l'université partant en congé de maternité, le voici coordonnateur marketing par intérim chez Alliance Vivafilm. Et il ne croit plus devoir changer de personnage.

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