La société CSeries de Bombardier pourrait passer sous contrôle public

Publié le 25/02/2016 à 11:47

La société CSeries de Bombardier pourrait passer sous contrôle public

Publié le 25/02/2016 à 11:47

Par AFP

La société filiale de Bombardier, avec pour actif le programme de l'avion CSeries, pourrait passer sous contrôle public si l'Etat canadien monte au capital aux côtés du gouvernement de la province du Québec.

C'est ce qu'a laissé entendre jeudi le ministre québécois des Transports Jacques Daoust, en charge du dossier CSeries, alors que le gouvernement fédéral n'a toujours pas annoncé de décision d'apporter un soutien financier au constructeur.

A l'automne, le Québec avait injecté un milliard de dollars canadiens pour 49,5% de la société pilotant le programme des deux modèles CS100 et CS300 du groupe Bombardier, des avions de 100 à 160 places en concurrence frontale avec les petits modules des géants Airbus et Boeing.

Dans un entretien à la télévision RDI, Jacques Daoust a estimé qu'en cas d'apport financier du fédéral, le rapport de force au conseil d'administration de cette société CSeries pourrait basculer.

Jusqu'ici, le conseil de cinq membres est composé de trois administrateurs de Bombardier et deux du gouvernement québécois.

«Si on avait un nouveau joueur qui se joignait à nous, on pourrait imaginer avoir sept membres», a déclaré M. Daoust en soulignant qu'avec deux nouveaux administrateurs le conseil basculerait. «Avec deux (administrateurs) de ce nouveau partenaire, deux chez nous et trois pour Bombardier, (...) le nouveau partenaire et nous contrôlerions la compagnie», a affirmé le ministre des Transports.

Le scénario est en discussions entre le Québec et l'Etat fédéral, a indiqué M. Daoust qui a implicitement souligné que l'apport fédéral pourrait être d'un milliard de dollars afin de monter au même niveau que le Québec, les deux partenaires devenant mécaniquement majoritaires.

Cette éventualité «est explorée», et il est difficile d'«imaginer qu'on investirait les deux tiers des fonds, mais qu'on serait minoritaire au niveau décisionnel», a ajouté le ministre.

La société CSeries, qui serait alors détenue à 66% par les gouvernements fédéral et provincial, est composée des 1.700 employés du programme, les contrats de fournisseurs et de clients, des actifs et des propriétés intellectuelles des activités de conception, de fabrication et de commercialisation des avions biréacteurs CS100 et CS300.

A la Bourse de Toronto, l'action Bombardier baissait de 3,40% vers 16H00 GMT à 1,14 dollar CAD.

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