Aéronautique: La gamme CSeries crée des jobs au Québec

Publié le 09/11/2013 à 00:00

Aéronautique: La gamme CSeries crée des jobs au Québec

Publié le 09/11/2013 à 00:00

À Grand-Mère, Delastek, qui fournit à Bombardier diverses structures en composite pour la cabine de pilotage du CSeries, a dû recruter une quarantaine d'employés. «Une dizaine d'employés en recherche et développement, et quatre ou cinq en production» - Ma

La nouvelle famille d'avions CSeries représentera plus de 12 000 emplois au Canada, dont une grande partie au Québec, lorsque la production de l'avion sera à son maximum.

Après cinq années de préparatifs, Bombardier a procédé au vol inaugural de son avion CSeries le 16 septembre. Plusieurs milliers de personnes étaient réunies pour célébrer l'événement à l'usine du constructeur à Mirabel, où se fait l'assemblage final des appareils. Des clients et des employés, mais également de nombreux partenaires et fournisseurs.

Au Québec seulement, quelque 180 entreprises sont touchées par le programme, dont une cinquantaine directement. «Le lancement de la gamme CSeries de Bombardier contribue au dynamisme de tout le milieu, dit Suzanne Benoît, pdg d'Aéro Montréal, la grappe aérospatiale du Québec. De plus, il renforce le positionnement compétitif à l'international de nombreuses PME québécoises.»

À ce jour, Bombardier a enregistré des commandes et engagements pour 388 avions, dont 177 commandes fermes. «Pour assurer la réussite du programme, il est essentiel de trouver les bons partenaires, dit Louis Bouchard, chef de service en stratégie d'approvisionnement chez Bombardier Aéronautique. C'est un processus rigoureux. Les fournisseurs qui font partie de l'écurie Bombardier sont souvent avec nous pour la durée de vie d'un programme, soit 20 ou 25 ans.»

Les fabricants sollicités

Le fabricant de moteurs d'avion Pratt & Whitney Canada, dont le nouveau modèle PurePower propulsera le CSeries, a investi 365 millions de dollars dans la création d'un centre aéronautique d'envergure mondiale à côté des installations de Bombardier à Mirabel. Montage et essais en vol et au sol de ses moteurs : une centaine d'employés y travaillent. Ce nombre devrait passer à 300 au cours des cinq prochaines années, entre autres lorsque la production du CSeries battra son plein.

Chez DCM Aéronautique, à Boisbriand, qui fabrique des pièces d'aérostructure pour différentes parties de l'avion, dont le fuselage, les ailes et les trains d'atterrissage, le programme demande de 10 à 15 % de main-d'oeuvre supplémentaire à court terme. «Actuellement, nous travaillons sur deux quarts de travail. Mais nous nous préparons à ouvrir un troisième quart pour augmenter notre capacité», dit Yves Déry, directeur général de l'usine. Trois employés s'ajouteront à court terme et dix d'ici un an.

Pour mieux se positionner sur le marché et répondre aux défis des grands donneurs d'ordres, tels que Bombardier et sa gamme CSeries, DCM a fait l'acquisition en 2012 d'Aerospace Welding, un fournisseur de Bombardier spécialisé dans la soudure, puis plus récemment, en 2013, de l'entreprise montréalaise de placage Lego. «Cette intégration d'entreprises a fait passer la société de 50 à 180 employés en moins de deux ans», dit M. Déry.

Delastek se met à jour

À Grand-Mère, Delastek, qui fournit à Bombardier diverses structures en composite pour la cabine de pilotage du CSeries, a dû recruter une quarantaine d'employés. «Une dizaine d'employés en recherche et développement, et quatre ou cinq en production», précise Mathieu Doucet, gestionnaire des programmes, qui prévoit sous peu une dizaine de nouvelles embauches. «Maintenant qu'on a développé les pièces, il faut les produire !»

Pour se préparer à l'aventure du CSeries, Delastek a revu l'ensemble de ses processus, de la conception aux méthodes de fabrication. Elle a également acheté de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie (laser, table de découpe automatisée, équipement de mesurage 3D, etc.). Les investissements totalisent 9,5 M$. «Et puisque nous n'embauchons pas une main-d'oeuvre qualifiée, le défi est de bien évaluer les compétences et habiletés que nous devons retrouver chez nos candidats», dit Mathieu Doucet. L'entreprise forme les nouveaux employés à l'interne pour répondre à ses besoins.

À Valleyfield, le fournisseur de composants usinés Groupe Meloche consacre aujourd'hui 90 % de ses activités à l'aéronautique, par rapport à 25 % il y a six ans. «Bombardier est un client important, mais le CSeries ne représente pour l'instant que 3 % de nos ventes et l'embauche de deux ou trois employés, dit Anne-Renée Meloche, vice-présidente, ressources humaines. Lorsque le programme a été lancé, nos efforts de vente n'étaient pas encore là.»

La firme de 120 employés, qui fabrique des pièces structurales pour les portes de l'avion, espère remporter d'autres contrats pour la cabine de pilotage. «Nous sommes bien positionnés», affirme-t-elle.

Garder les emplois au Québec

Pour que les contrats et les emplois restent au Québec, il faut que les entreprises du secteur soient de plus en plus agressives, croit Suzanne Benoît d'Aéro Montréal. «Depuis cinq ou six ans, la chaîne mondiale d'approvisionnement est en mutation. Les donneurs d'ordres, qui faisaient auparavant affaire directement avec une panoplie de PME, préfèrent aujourd'hui passer par des intégrateurs.»

Ces intégrateurs, qui allègent le travail des avionneurs en assemblant une partie des composants, sont établis au Québec, mais aussi en Europe, aux États-Unis et, de plus en plus, en Chine. «Il y a par exemple de petites entreprises d'ici qui travaillent sur le CSeries par l'intermédiaire d'intégrateurs allemands», explique-t-elle. Il faut donc, pour que des programmes comme celui-ci continuent à toucher plus de 80 % des entreprises de l'industrie, aider les PME à se faire connaître et à être encore plus concurrentielles à l'échelle mondiale.

Un pic historique

L'industrie devrait connaître une croissance exceptionnelle au cours des 10 prochaines années. D'ici 2023, elle devra pourvoir 40 260 postes : 26 103 remplacements et 14 157 nouveaux postes. Le nombre de mises à pied a diminué de 84 % depuis la crise économique et il atteint presque le niveau minimal enregistré en 2008, avec un taux de chômage d'environ 1 %.

«Le développement de nouveaux programmes, comme le CSeries de Bombardier, a une incidence directe sur l'emploi, dit Éric Edström, chargé de projet au CAMAQ. Normalement, une hausse des commandes est égale à une même hausse en emploi.»

L'organisme prévoit une hausse de la demande, principalement dans les domaines de l'ingénierie, notamment pour des spécialistes en intégration des systèmes, de l'usinage, de l'ébénisterie, de la finition de meubles et du contrôle de la qualité.

***

215  - Il y a 215 entreprises spécialisées en aérospatiale au Québec.

50 % - 50 % de l'effectif canadien est au Québec.

40 260 - Il y aura 40 260 postes à pourvoir dans l'industrie d'ici 10 ans.

Source: Aéro Montréal

 

 

 

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