Industrie forestière: le pire est encore à venir

Publié le 26/09/2008 à 00:00

Industrie forestière: le pire est encore à venir

Publié le 26/09/2008 à 00:00

Par Denis Lalonde
«La crise américaine nous donne des indices épouvantables. Sans faire le prophète de malheur, les six prochains mois seront pires que la situation actuelle», affirme le président du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), Guy Chevrette, en entrevue.

Selon lui, au cours des dernières années, l’industrie forestière québécoise a perdu entre 30 000 et 40 000 emplois directs, indirects et induits: «Je ne veux pas avancer de chiffre précis, mais il y a encore des milliers d’emplois en jeu», dit-il.

Pour appuyer ses dires, M. Chevrette avance que le prix composé Random Length, qui mesure la variation du prix du millier de pieds-planche (1 pied-planche équivaut à 1 pied de largeur x 1 pied de longueur x 1 pouce d’épaisseur) vaut actuellement entre 250 et 260 dollars, alors qu’il en coûte entre 310 et 320 dollars pour le produire. «Plus on vend, plus on s’endette», résume-t-il.

Le CIFQ note aussi que la baisse de la demande américaine, conséquence de l’effondrement du marché immobilier, continue de heurter de plein fouet les producteurs de bois d’oeuvre québécois. «Les mises en chantier aux États-Unis se chiffraient à 2,2 millions d’unités sur une base annuelle il y a deux ans. Actuellement, on est sous les 900 000», dit-il.

Pour mettre cette donnée en perspective, M. Chevrette explique que la baisse des mises en chantier représente une baisse de la demande de 21 milliards de pieds-planche, soit trois fois la production annuelle totale du Québec.

Au nombre des autres facteurs qui explique que le pire est encore à venir pour l’industrie forestière, Guy Chevrette parle de l’effondrement du prix des planches de 2x4 et de la petite taille des arbres du Québec: «Il y a aussi le fait que le prix moyen du panier de produits de sciage de la province vaut en ce moment 250 dollars pour 1000 pieds-planche. Le seuil de rentabilité est de 350$ et le seuil de fermeture d’usine est de 305$», dit-il.

M. Chevrette soutient qu’il y aura donc d’autres fermetures d’usines, tant du côté du bois-d’oeuvre que dans les pâtes et papiers.

«En pleine crise, les premières usines à fermer sont celles qui ont les coûts d’approvisionnement et de transformation les plus élevés, donc c’est nous», ajoute-t-il.

M. Chevrette mentionne aussi que les premiers à tomber sont habituellement les derniers à redémarrer lorsqu’il y a une reprise, ce qui n’augure rien de bon pour l’industrie forestière du Québec.

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