Goldman Sachs préfère Embraer à Bombardier

Publié le 06/12/2010 à 17:10, mis à jour le 06/12/2010 à 17:24

Goldman Sachs préfère Embraer à Bombardier

Publié le 06/12/2010 à 17:10, mis à jour le 06/12/2010 à 17:24

Photo: Bombardier

La réputée banque d’affaires Goldman Sachs, qui amorce aujourd’hui le suivi de la performance financière des sociétés concurrentes Embraer et Bombardier, préfère la brésilienne à la québécoise.

Dans une première analyse à l’intention des investisseurs, la banque new-yorkaise recommande chaudement l’achat du titre d’Embraer, un enthousiasme qu’elle ne répète pas lorsque vient le temps de se prononcer sur Bombardier.

Bien au contraire, l’avionneur québécois se voit apposer la note de «neutre» par l’analyste Noah Poponak, de Goldman Sachs. Cette dernière estime qu’avec un cours-cible de 5,40$, l’actionnaire de Bombardier peut s'attendre à un rendement de 18% d'ici un an.

À son avis, la performance financière d’Embraer permet d’espérer de bien meilleurs rendements pour les investisseurs. Avec un cours-cible de 38$, les actionnaires seraient en droit de s’attendre à un rendement de 28% d’ici un an. Le retour sur l’investissement offert par Embraer est, de ce fait, 56% supérieur à celui offert par Bombardier.

Selon l’analyste, Embraer est particulièrement bien placée pour profiter de la croissance cyclique de l’aviation commerciale et en provenance des économies émergentes. Entre autres, Golman Sachs vante la performance de ses avions régionaux, et ses faibles coûts, ce qui devrait lui permettre d’accroître encore ses parts de marché.

De plus, la banque américaine estime que la compagnie connaît un potentiel d’expansion significative de ses marges bénéficiaires, un potentiel inexploité que le prix du titre d’Embraer ne reflète pas.

Bombardier à la traîne

Bombardier, au contraire, présente pour Goldman Sachs des risques significatifs malgré les occasions de croissance bien réelles qui se présentent à elle. L’analyste n’hésite d’ailleurs pas à qualifier le titre de Bombardier de «traînard» (laggard), rappelant son recul de 5% depuis le début de l’année, malgré une croissance de 25% du secteur de l’aérospatial pendant la même période.

Tout en reconnaissant les forces de sa division aéronautique, Goldman Sachs juge que sa division Transport, spécialisée dans le matériel roulant, expose Bombardier de manière disproportionnée à l’économie européenne et à l’émergence de nombreux compétiteurs en Asie.

De plus, bien que le programme d’avion CSeries puisse devenir rentable à long terme, l’analyste prévoit dans le développement de ce programme, des risques significatifs liés à l’exécution et à la trésorerie.

Enfin, l’histoire de la performance boursière des entreprises durant le cycle de développement d’un nouvel appareil de cette importance est tout simplement «décourageante», conclut l’analyste, sceptique.

Par ce septicisme, il est intéressant de noter que ce dernier fait littéralement bande à part lorsque comparé à ses homologues de l’industrie. Sur 21 analystes, répertoriés par Bloomberg News, à assurer la couverture de Bombardier, Noah Poponak est le seul à ne pas recommander spécifiquement l’achat du titre.

À la fermeture des marchés aujourd’hui, l’action de Bombardier valait 4,61$CAN à la Bourse de Toronto, en hausse de 0,66% ou de 0,03$CAN.

L’action d’Embraer, laquelle est cotée à la Bourse de New York, valait elle 29,65$US à la fermeture, en baisse de 0,37% ou 0,11$US.

 

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