Aveos blâme Air Canada pour ses déboires

Publié le 19/03/2012 à 16:18, mis à jour le 19/03/2012 à 16:38

Aveos blâme Air Canada pour ses déboires

Publié le 19/03/2012 à 16:18, mis à jour le 19/03/2012 à 16:38

Par La Presse Canadienne

Aveos blâme Air Canada (TSX:AC.B) pour les difficultés financières qui l'ont forcée à se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) et à fermer, du moins temporairement, ses trois usines, semant l'incertitude parmi ses 2400 employés, dont 1800 à Montréal.

En réclamant cette protection, lundi devant la Cour supérieure à Montréal, Aveos a indiqué qu'Air Canada, son plus important client, avait réduit, retardé et annulé plusieurs travaux d'entretien prévus depuis le début de 2012, engendrant une perte de revenus de 16 millions $ en moins de deux mois.

Les documents d'Aveos ajoutent que l'entreprise était prête et capable d'effectuer les travaux en question et que leur perte avait eu un effet dévastateur sur la situation financière de l'entreprise.

Air Canada est le plus important client d'Aveos, représentant environ 90 pour cent de ses activités d'entretien.

Aveos a présentement trois gros porteurs d'Air Canada en réparation à ses installations de Montréal et Vancouver.

Un avocat d'Air Canada est venu affirmer devant le tribunal que le défaut de compléter ces réparations d'ici deux semaines pourrait se traduire par de nombreuses annulations de vols.

Or, dans les heures précédentes, Air Canada soutenait au contraire dans un communiqué avoir un plan de contingence pour assurer la continuité des travaux d'entretien des cellules, des composantes et des moteurs effectués par Aveos.

Le transporteur précisait que ces événements, qu'il qualifiait de "décevants", n'avaient aucune incidence sur ses activités quotidiennes d'entretien, qui sont toujours effectuées par ses propres 2300 employés de maintenance.

Dans ce même communiqué, Air Canada se dégageait de toute responsabilité face à Aveos, rappelant qu'il avait vendu sa division des services techniques en 2004 et que celle-ci a été revendue en 2007 à un consortium d'investisseurs privés et que sa main-d'uvre est indépendante de celle d'Air Canada et régie par une convention collective distincte.

Cependant, les 2400 employés répartis dans ses installations de Montréal, Vancouver et Winnipeg sont, pour la plupart, d'anciens employés d'Air Canada qui avaient été forcés à changer d'employeur lorsque le transporteur s'était départi de sa division.

Plus d'une centaine d'entre eux ont d'ailleurs bloqué, lundi matin, l'accès aux bureaux d'Air Canada à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, alors qu'un autre groupe manifestait devant les bureaux d'Aveos, situés à proximité.

L'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA) a indiqué que les employés des trois usines avaient été informés de la fermeture d'Aveos dimanche après-midi, sans autre explication.

L'AIMTA, qui représente aussi les mécaniciens, les manutentionnaires de bagages et les membres du personnel de maintenance en piste d'Air Canada, craignait pour l'avenir d'Aveos depuis qu'Air Canada a décidé de confier certaines de ses tâches à d'autres sous-traitants à l'extérieur du pays, notamment aux États-Unis et en Chine.

Le contrat exclusif liant Air Canada à Aveos vient à échéance en juin 2013 et Air Canada a déjà émis un appel d'offres pour des contrats à venir.

Aveos a indiqué lundi avoir l'intention de fermer sa division des cellules, qui s'occupe principalement des travaux sur les carlingues, mais de maintenir ses activités en ce qui a trait aux moteurs et aux composantes.

La fermeture inopinée de l'usine montréalaise a soulevé des protestations de tous les milieux politiques. Le député libéral de Bourassa, Denis Coderre, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, et le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, entre autres, se sont présentés sur les lieux des manifestations pour offrir leur appui aux travailleurs et réclamer une intervention du gouvernement Harper.

La seule réaction de ce dernier est venue du ministre des Transports, Denis Lebel, qui a déploré les pertes d'emplois mais qui a ajouté qu'il s'agissait d'une décision d'affaires d'une entreprise privée, indiquant ainsi clairement qu'il n'avait aucune intention d'intervenir.

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