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Les 6800 agents de bord d'Air Canada affirment qu'ils déclencheront la grève comme prévu, en tout début de nuit, jeudi, n'en déplaise à la ministre du Travail.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les agents de bord, a soutenu mercredi que les syndiqués ont le droit d'appliquer ce moyen de pression parce qu'aucun avis contraire leur est parvenu.
Mardi, le gouvernement du Canada a indiqué qu'il demanderait au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) de se pencher sur le conflit. Selon Air Canada, aucune grève ou lock-out ne peut être déclenché tant que le CCRI étudie le dossier. Le SCFP estime tant qu'à lui que cela ne change en rien son droit de débrayer.
"On n'a reçu aucune lettre de la ministre, aucun fax, aucune convocation au tribunal, aucun huissier n'est venu nous rendre visite pour déposer quoique ce soit", a noté en entrevue le porte-parole de SCFP, Robert Bellerose. En conséquence, les employés iront de l'avant avec la grève et les avions d'Air Canada seront cloués au sol dès minuit et une minute.
La ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, craint que la cessation des activités du transporteur aérien entraîne des effets néfastes sur l'économie et a brandi la menace d'une loi spéciale pour forcer le retour au travail des agents de bord.
"C'est totalement exagéré", a lancé M. Bellerose. D'autres compagnies, comme West Jet, ont déjà annoncé qu'elles prendraient le relais en cas de conflit de travail en augmentant leur offre de service.
Pour le libéral Marc Garneau, la menace de la ministre de couper l'herbe sous le pied des agents de bord affecte l'équilibre des forces entre parties syndicale et patronale.
"Je pense que ça crée un climat qui n'est pas sain, un climat où le débat entre les deux côtés est en quelque sorte touché et affecté par le fait qu'il y a un gros marteau au dessus de la tête, dans ce cas-ci, des employés", a-t-il signalé en point de presse.
La fin de semaine dernière, les agents de bord ont rejeté l'entente de principe conclue entre le Syndicat canadien de la fonction publique et la partie patronale. Ils ont également donné un préavis de grève pour jeudi matin, mais se disent toujours ouverts aux négociations.
