La TD s'attend à moins d'emprunts

Publié le 24/05/2012 à 16:43, mis à jour le 24/05/2012 à 17:38

La TD s'attend à moins d'emprunts

Publié le 24/05/2012 à 16:43, mis à jour le 24/05/2012 à 17:38

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

La croissance des prêts accordés par la Banque TD ralentira inévitablement alors que l’endettement des ménages atteint un sommet, reconnaît la deuxième banque du pays. L’institution financière maintient tout de même ses objectifs de croissance.

L’endettement moyen des ménages canadiens avoisine 150% de leur revenu annuel disponible. La situation préoccupe les économistes qui se demandent si les Canadiens n’ont pas trop profité des faibles taux d’intérêt et s’ils pourront résister à une hausse des taux ou à un choc économique.

«L’endettement est certainement préoccupant», commente Christine Marchildon, présidente de l’Équipe Québec à la Banque TD, qui rappelle cependant les interventions du gouvernement pour resserrer les règles hypothécaires. «Si on continue à ce niveau-là, on pourrait atteindre un taux d’endettement de 160% en 2013. C’est à ce niveau que l’économie a déraillé aux États-Unis»

«De notre côté, un constate un ralentissement de la demande de crédit sur le marché, ajoute la présidente. On sent que les consommateurs commencent à rembourser leur dette. C’est un signe positif. Évidemment, pour nous ça veut dire moins de revenus, mais il y a un maximum d’endettement que les consommateurs peuvent tolérer.»

Mme Marchildon note aussi que la concurrence pour trouver de nouveaux emprunteurs hypothécaires s’est modérée. L’hiver dernier, la Banque de Montréal avait lancé une guerre des taux avec des prêts hypothécaires de 2,99%, soit à peine l’inflation.

«Ça s’est calmé, répond-elle. Les banques ont été obligées de diminuer leur marge pour être concurrentielles, mais on ne peut pas soutenir ça. Pour l’instant, c’est tranquille. Espérons que ça restera comme ça.»

PLUS : La guerre des taux hypothécaires «insoutenable», dit le pdg de la Nationale

Entreprises: la TD augmente ses parts au Québec

Ceci étant dit, un ralentissement de la croissance de l’offre de crédit au particulier ne signifie pas la fin du monde. La TD vise toujours une croissance de 7% à 10% du bénéfice par action pour l’exercice en cours, a réitéré son pdg lors du dévoilement des résultats. «Les choses vont bien dans tous nos secteurs, ajoute Mme Marchildon. Les entreprises continuent d’investir.»

Sur ce front, la TD enregistre une croissance des revenus d’entreprises au Québec grâce au déploiement de nouveaux services, notamment à Sherbrooke, Laval et Québec. Les revenus des entreprises ont crû de 30% dans la province au cours de la dernière année.

Rappelons que la banque au logo vert a ciblé le Québec comme l’une des principales avenues de croissance au Canada. Elle a commencé ses plans en 2004 et veut devenir la troisième institution financière aux pays derrière le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale. Elle occuperait actuellement le quatrième rang, affirme la TD.

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