Le dragon de Rocmec en Afrique du Sud


Édition du 19 Avril 2014

Le dragon de Rocmec en Afrique du Sud


Édition du 19 Avril 2014

Par Suzanne Dansereau

Ces jours-ci, dans une mine d'or en Afrique du Sud, Donald Brisebois fera la démonstration d'une méthode de minage brevetée et exclusive sur laquelle il travaille depuis 2001 : la fragmentation thermique. L'appareil qu'il a inventé s'appelle le dragon. Il ne crache pas de feu, mais presque... Il crée un «coussin» thermique de très haute température pour fragmenter la roche. Ce qui permet de n'extraire que l'essentiel. Pas besoin d'explosifs qui entraînent plus de dilution de la matière. Avec le dragon, la précision de l'extraction minière devient chirurgicale.

Cette invention, qui convient aux gisements de métaux précieux de moins d'un mètre de largeur, est plus écologique et plus sécuritaire. Elle réduit les coûts d'extraction, de transport et de traitement du minerai. En outre, elle nécessite de deux à trois fois moins d'employés. Et elle est plus rapide, plaide M. Brisebois, un technologue en exploration devenu directeur de mine avant de se joindre à la junior Corporation Minière Rocmec, dont il est devenu le vice-président, technologies et opérations.

Usine portative

«Nous commençons par forer un trou d'un diamètre d'une quinzaine de centimètres et d'une profondeur d'une douzaine de mètres, raconte M. Brisebois. Puis, nous y insérons un brûleur puissant actionné par du carburant diesel et de l'air comprimé afin de créer une pression thermique pour briser la roche. En fracturant la roche par éclatement, la réaction thermique permet l'élargissement d'un trou de 15 cm jusqu'à 90 cm. Environ 40 % des fragments remontent à la surface. Le reste est récupéré à la fin du quart de travail. Du début à la fin, le procédé demande environ une heure de travail», explique-t-il.

Rocmec a aussi bâti une usine portative, qui peut traiter le minerai sur place, au fil de son extraction.

En février, la société a conclu un partenariat avec Maxen Holdings, un important entrepreneur minier et distributeur d'équipements en Afrique du Sud. Dans un premier temps, le dragon de Rocmec sera utilisé pour faire des monteries (ou cheminées) ; dans un deuxième temps, on l'essaiera pour miner de l'or.

Vitrine technologique

Le dragon de Rocmec a déjà été utilisé dans des mines au Canada, au Mexique et au Nevada. Mais il ne s'est pas traduit en succès commercial. Pour deux raisons, selon M. Brisebois : les minières concernées voulaient avoir un service clés en main pour le développement complet de leur mine, ce que ne pouvait pas offrir Rocmec, faute de moyens. La deuxième raison tient, selon M. Brisebois à la résistance de la main-d'oeuvre et au conservatisme de l'industrie.

En attendant de commercialiser sa technologie à grande échelle, Rocmec a obtenu l'appui d'un investisseur japonais qui a injecté près de 1 million de dollars en décembre dernier pour devenir l'actionnaire dominant de l'entreprise.

Rocmec a aussi sa propre mine, Rocmec 1, située en Abitibi. L'entreprise tente de rassembler de 25 à 30 M$ pour la mettre en production. Elle pourrait ainsi servir de vitrine technologique au dragon. Mais avec le contrat en Afrique du Sud, Donald Brisebois entrevoit maintenant le fait que la première mine commerciale à utiliser sa méthode de minage sera de l'autre côté de l'Atlantique.

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