60 secondes avec : Louis T. Lemay, président du cabinet d'architectes Lemay


Édition du 30 Janvier 2016

60 secondes avec : Louis T. Lemay, président du cabinet d'architectes Lemay


Édition du 30 Janvier 2016

Par Matthieu Charest

«La règle du plus bas soumissionnaire, ça va finir par changer. Ça n'a plus de bon sens !» - Louis T. Lemay, président du cabinet d'architectes Lemay.

Chargée de donner une nouvelle vie à la maison Alcan, votre firme s'est engagée à la préserver entièrement. Vous êtes habitués aux projets hors de l'ordinaire, ce qui coûte plus cher. Comment réussissez-vous à justifier des coûts plus élevés ?

Dans le secteur privé, il y a de l'écoute au sujet des projets intégrés. Dans le secteur public, c'est encore la règle du plus bas soumissionnaire, ce qui fait en sorte que les responsables se ramassent avec ce qu'ils méritent ! Mais ça va finir par changer, ça n'a plus de bon sens. Le public finit toujours par avoir les moins bons, celui qui a «oublié», celui qui a «mal calculé». En fin de compte, 10 % d'erreur, ça finit par coûter cher. Mais ça ne changera pas à court terme. Quand tu appliques la règle du plus bas soumissionnaire, tu draines tout vers le bas. Ça n'a aucun sens. Le calcul doit se faire sur le cycle de vie. Le privé, lui, a embarqué. Il choisit la valeur créée à long terme. Les honoraires n'ont pas d'importance s'ils réussissent à vendre leur projet plus vite. Nous créons de la valeur pour nos clients.

Votre entreprise a fait parler d'elle en 2015 à la suite de son acquisition de la firme d'architecture new-yorkaise Andres Escobar and Associates. Qu'est-ce que vous nous réservez pour 2016 ?

D'abord, nous voulons consolider notre acquisition à New York. Ensuite, on va envisager d'autres acquisitions. Mais avant tout, notre priorité, c'est le Canada. Notre but, c'est de desservir tous nos clients nationaux. En 2016, on se concentre sur le pays, sans oublier les États-Unis et la Chine. En dehors du Québec, nous ne sommes pas encore connus. Notre acquisition à New York nous permet de gagner beaucoup d'expertise dans l'hôtellerie et le résidentiel haut de gamme. Les hôtels représentent un marché en forte croissance. Nous pouvons maintenant faire de la planification de complexes hôteliers, penser leur design. En ce moment, 15 % de notre chiffre d'affaires vient de l'international. D'ici quatre ans, on vise 50 %.

Comment faites-vous pour réussir l'intégration de vos acquisitions ?

L'intégration de nos nouveaux employés est achevée à 90 %. Actuellement, on travaille à homogénéiser la culture d'entreprise. On est dans le business du talent. Est-ce que ces talents-là seront à l'aise dans notre culture ? Au fond, nous sommes toujours à la recherche de bons architectes, mais on se demande si on va pouvoir penser de la même façon. Notre modèle, ce n'est pas d'additionner les bureaux, on veut plutôt être capables de s'échanger des services, devenir de plus en plus intégré. Plus on va sortir du Québec, plus ça va devenir un défi. Après chaque acquisition, on fait un post mortem, on a toujours des choses à apprendre, mais on est capables d'en prendre.

Louis T. Lemay, président du cabinet d'architectes Lemay

Dès l'obtention de son baccalauréat en architecture de l'Université Laval en 1984, Louis T. Lemay a rejoint la firme Lemay. Il en devient président en 1998. Il est membre de l'Institut royal d'architecture du Canada, de l'Ordre des architectes du Québec et de l'Ontario Association of Architects.

Suivez Matthieu Charest sur Twitter @MatthieuCharest

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