[Photo : Bloomberg]
Les récentes modifications à l’assurance hypothécaire depuis le 9 juillet vont retirer trois points de pourcentage aux prix des maisons et cinq points de pourcentage au nombre de ventes, selon l’économiste en chef de la Banque TD, Craig Alexander.
Par contre, il faudra une hausse des taux d’intérêt hypothécaires pour mettre fin au déséquilibre qui s’est développé dans le marché immobilier, a-t-il affirmé dans un rapport publié ce jeudi. Sans cette hausse des taux, les consommateurs auront toujours un incitatif à prendre de plus grandes hypothèques, ce qui alimentera la surenchère sur les prix des maisons.
M. Alexander a étudié les impacts des modifications antérieures aux règles hypothécaires pour évaluer quelles seront les conséquences cette fois-ci.
Il estime qu’en ralentissant le rythme des ventes et des activités de refinancement, des règles plus strictes ont retiré entre deux et trois points de pourcentage à la croissance du crédit hypothécaire depuis les cinq dernières années. Les conséquences ont été au-delà du simple prêt hypothécaire, pour atteindre les marges hypothécaires et d’autres types de crédit à la consommation.
« Notre modèle que si le gouvernement n’avait pas modifié les règles entre 2008 et 2011, le ratio de la dette au Canada aurait atteint 160 % des revenus des ménages cette année. C’est le niveau de dette des familles atteint aux États-Unis et au Royaume-Uni avant que leurs économies ne partent dans une spirale », a commenté M. Alexander.
Les dernières modifications apportées par le ministère des Finances, jumelées aux nouvelles lignes directrices pour le secteur bancaire, devraient réduire d’environ un point de pourcentage la croissance du crédit, a-t-il indiqué.
Cependant, sans ces changements, les prix des logements auraient grimpé à de nouveaux records.
Reste que l’effet sur les prix des maisons n’a pas vraiment duré, alors que leur progression excessive a repris après l’adoption des nouvelles règles, même si le rythme des ventes s’est modéré. TD Études économiques croit que le marché est surévalué de 10 à 15 % présentement.
Surtout, tant que les taux d’intérêt demeureront au fond du baril, les consommateurs seront tentés d’augmenter leur crédit, et la valeur des résidences demeurera élevée.
« Au point où nous en sommes, le resserrement réglementaire a fait sa part », souligne M. Alexander. « La prochaine étape pour modérer la situation devra venir de la Banque du Canada. Les taux d’intérêt ne peuvent tout simplement pas rester à ce niveau indéfiniment ».
Une hausse du taux directeur de 0,5 point de pourcentage (ce qui le ferait passer à 1,5 %), pourrait survenir en 2013, et d’autres augmentations en 2014, a précisé M. Alexander.
D’après The Globe and Mail.
