En publiant les premières orientations du programme du nouveau président Donald Trump sur son site, La Maison Blanche annonce la couleur: les Etats-Unis quitteront l'accord nord-américain de libre-échange (Aléna) s'ils n'arrivent pas à le renégocier. Et ce n'est qu'une des modifications qu'a connu le site ces dernières heures...
La nouvelle page «America First Foreign Policy» ne fait aucune mention de la Russie ou de la Chine. À la place, elle se focalise sur la défaite d'ISIS et la renégociation du NAFTA et autres accords douaniers.
Sur ce dernier point, le programme affirme que «le président Trump veut renégocier l'Aléna. Si nos partenaires refusent une négociation qui apporte aux travailleurs américains un accord équitable, alors le président avertira que les Etats-Unis ont l'intention de quitter l'Aléna», indique le texte posté sur le site de la Maison Blanche.
« Si l'Aléna n'est pas renégocié de façon équitable pour les États-Unis, ils vont s'en retirer et sévir » #AmericaFirst #entente #commerce pic.twitter.com/f2qmkge2FT
— François ® (@francois_remy) 20 janvier 2017
L'Aléna, entré en vigueur en janvier 1994, associe les Etats-Unis, le Canada et le Mexique dans une vaste zone de libre-échange. Il fait partie des cibles privilégiées de Donald Trump qui l'accuse d'avoir encouragé l'exode d'emplois manufacturiers américains vers le Mexique.
Selon les statuts de l'accord, l'une des parties peut notifier aux autres son intention de le quitter, ouvrant alors une période de 180 jours pour entamer de nouvelles négociations. Si aucun nouvel accord n'est conclu, l'ancien est alors dissous.
Le quotidien canadien Globe and Mail avait indiqué mercredi que le secrétaire américain au Commerce désigné, Wilbur Ross, allait adresser une lettre de notification aux gouvernements du Canada et du Mexique pour la renégociation de cet accord dans les jours suivant l'investiture de M. Trump, qui a eu lieu vendredi.
La Maison Blanche a également fait part vendredi de l'intention des Etats-Unis de se retirer du Traité de libre-échange transpacifique (TPP), tout juste négocié entre l'administration du précédent président américain Barack Obama avec 11 pays de la région Asie-Pacifique (mais pas la Chine) et pas encore ratifié par le Congrès américain.
D'autres changements majeurs
Par ailleurs, comme plusieurs médias l'ont relevé, à midi pile les pages web consacrées au réchauffement climatique , aux droits civiques et aux droits des communautés LGBT ont été purement et simplement effacées du site officiel de La Maison Blanche. On fait difficilement plus clair comme message.
La section consacrée au réchauffement climatique a été remplacée par une page intitulée «An America First Energy Plan» dans laquelle on peut lire: «Le Président Trump est résolu à éliminer les régulations nocives et non-nécessaires comme la loi Climate Action Plan and The Waters of the US. (...) Son administration soutiendra la révolution du pétrole et des gaz de schistes argileux pour créer des jobs et ramener la prospérité pour des millions d'Américains.»
À la place de la page consacrée aux droits civiques, on retrouve désormais une section «Standing Up For Our Law Enforcement Community» consacrée aux actions de la police et à l'augmentation nécessaire des effectifs.
On peut y lire: «La dangereuse atmosphère anti-police est mauvaise. L'administration Trump va en finir. (...) Notre job n'est pas de rendre la vie plus confortable pour les manifestants, les pillards et les gens violents. Notre job est de rendre la vie plus confortable aux parents qui veulent que leurs enfants puissent marcher dans les rues en toute sécurité. Notre job est de faire en sorte que les seniors puissent attendre le bus. Ou que les jeunes enfants puissent aller à l'école à pied.»
Des changements qui confirmeront, pour les derniers qui en doutaient, que la feuille de route du candidat et du président Trump sera rigoureusement identique.
