Les entreprises québécoises et ontariennes n'investissent pas assez

Publié le 17/07/2014 à 15:41

Les entreprises québécoises et ontariennes n'investissent pas assez

Publié le 17/07/2014 à 15:41

Par La Presse Canadienne

Les entreprises canadiennes accusent du retard sur leurs concurrentes dans le monde en ce qui a trait aux investissements dans la modernisation, selon un nouveau rapport de l'Institut C.D. Howe.

Le rapport conclut que les entreprises du Québec et de l'Ontario, en particulier, ont réalisé leurs plus faibles investissements dans leurs équipements par employé depuis les 10 dernières années.

Ces conclusions sont publiées au moment où économistes et dirigeants ne s'entendent pas au sujet de cet "argent mort" _ lorsque des entreprises engrangent les profits plutôt que de réinvestir dans la machinerie et l'équipement.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a attribué les difficultés économiques actuelles aux faibles investissements et au manque de confiance des entreprises _ non seulement au Canada mais ailleurs dans le monde.

Les dernières données de Statistique Canada indiquent que les liquidités des entreprises privées _ mis à part le secteur financier _ se sont élevées à 630 milliards $ au premier trimestre de 2014.

Le rapport de C.D. Howe ne cherche pas à trouver la cause du faible volume d'investissements des entreprises canadiennes en comparaison avec leurs rivales, mais implore les gouvernements d'encourager comme ils le peuvent les entreprises à investir dans la machinerie, les ordinateurs et l'innovation.

"L'investissement privé est ce qui sépare les pays développés des pays plus pauvres", estime l'un des auteurs du rapport, Benjamin Dachis. "Observez ailleurs dans le monde la relation qui existe entre la qualité des outils et de l'équipement des travailleurs (et la santé économique) (...) Si nous n'avons pas assez d'investissements, la croissance du Canada à long terme sera menacée."

M. Dachis précise que les investissements par employé au Canada avaient presque égalé ceux des États-Unis au tournant de la décennie, mais cette tendance s'est inversée depuis trois ans. Les projections pour 2014 suggèrent que les sociétés canadiennes investiront, en moyenne, seulement 71 cents pour chaque dollar investi par leurs concurrentes aux États-Unis, alors que ce chiffre atteignait 74 cents entre 2008 et 2012.

Les baisses enregistrées au Québec et en Ontario, les deux provinces les plus populeuses, sont particulièrement inquiétantes. À 5700 $ par employé, les projections d'investissements des firmes québécoises pour 2014 seront les plus faibles des provinces canadiennes pour la première fois en 30 ans, se situant tout juste derrière l'Ontario, à 7000 $ par employé.

En comparaison, les entreprises de l'Alberta investiront 37 000 $ par employé cette année, celles de la Saskatchewan 26 400 $, et celles de Terre-Neuve-et-Labrador 47 000 $ par employé. Ces variations sont principalement dues aux investissements dans le secteur de l'énergie, qui représentent aujourd'hui 41 pour cent du total des investissements des entreprises canadiennes, selon le rapport.

M. Dachis croit malgré tout que rien ne peut expliquer pourquoi le Québec et l'Ontario sont tombés si loin derrière les régions manufacturières des États-Unis, où les investissements sont plus élevés et en croissance.

Le rapport recommande notamment une réduction des taxes qui découragent l'investissement, et l'ouverture au privé d'une plus grande part de l'économie canadienne _ comme le secteur de l'électricité en Ontario, par exemple.

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