Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux américains pourraient se retrouver empêchés de travailler à partir de mardi et mis en congés sans solde si le Congrès américain ne parvenait pas à adopter un budget d'ici lundi soir.

Les fonctionnaires jugés "non essentiels" sont menacés par une éventuelle fermeture ("shutdown" en anglais). Le gouvernement n'a pas fourni de prévision détaillée, mais voici les conséquences anticipées par certaines agences ou observées lors de la précédente fermeture, en 1995/96.

+ DEFENSE: "une grande partie", voire plus de la moitié des 800.000 employés civils du Pentagone seraient affectés, selon un mémorandum du numéro deux du Pentagone vendredi. Mais les opérations militaires continueraient normalement, même si les soldats pourraient être payés avec retard.

+ PARCS ET MUSEES: la totalité des 368 parcs et musées nationaux fermeraient, y compris les grands musées d'art et d'histoire et le zoo de Washington.

+ ENVIRONNEMENT: 95% des employés de l'agence pour l'Environnement (EPA), chargée des règlementations sur l'environnement et la pollution, seraient interdits de travailler. "L'EPA sera de fait fermée, à l'exception d'un noyau d'individus qui restent en cas d'urgence", a expliqué sa directrice, Gina McCarthy. Des chantiers seraient retardés, faute de permis environnementaux.

+ VISAS, PASSEPORTS: lors de la dernière crise budgétaire, le traitement de plus de 500.000 demandes de visas et 200 000 demandes de passeports a été suspendu.

+ RECHERCHE: les Instituts nationaux de santé (NIH), centres de recherche médicale, cesseraient d'accepter de nouveaux patients pour des traitements expérimentaux.

+ ADMINISTRATIONS: de nombreuses agences verraient leurs effectifs réduits, provoquant des retards: autorisations de mise sur le marché de médicaments, prêts publics aux petites et moyennes entreprises, assurance publique pour les acheteurs immobiliers, demandes de soins pour les anciens soldats...

+ EXEMPTIONS: la justice, la sécurité nationale et les services jugés essentiels à la sécurité et protection du pays seront épargnés.

+ IMPACT ECONOMIQUE: une fermeture gouvernementale de deux semaines raboterait la croissance du produit intérieur brut du 4e trimestre de 0,3 point, selon les économistes de Macroadvisers, mais l'économie se rattraperait au 1er trimestre 2014. Selon Mark Zandi, chef économiste de Moody's, une fermeture de trois ou quatre semaines coûterait 1,4 point de croissance du PIB au 4e trimestre.