Les détaillants québécois devront s’adapter à l'invasion américaine

Publié le 19/06/2013 à 12:06, mis à jour le 19/06/2013 à 12:32

Les détaillants québécois devront s’adapter à l'invasion américaine

Publié le 19/06/2013 à 12:06, mis à jour le 19/06/2013 à 12:32

Par Stéphane Rolland

[Photo : Bloomberg]

Plus d'acteurs veulent participer, mais le terrain de jeu ne s’agrandit pas. Les détaillants québécois devront composer avec la concurrence des sociétés américaines en même temps que la consommation stagne, préviennent les experts d’une conférence organisée par l’International Council of Shopping Centers (ICSC) à Montréal.

«Le Canada continuera d’être un aimant pour les enseignes américaines, a prévenu Danielle Lavoie, directrice de l’ICSC au Québec. Les acteurs locaux devront être au sommet de leur art s’ils veulent profiter du peu de croissance du marché.»

L’arrivée de Target par la porte des anciens magasins Zellers est l’évènement le plus suivi dans le monde du commerce de détail au Canada. Les premiers magasins québécois ouvriront cet automne.

D’autres enseignes américaines débarquent au Québec. Crate & Barrel, détaillant d'articles de cuisine, est entré en 2011 au Carrefour Laval. Victoria’s Secret, détaillant de dessous féminins, a fait de même en août dernier. Marshalls, détaillant de vêtements en solde, fera son entrée au Dix30 à Brossard cet automne.

Accroître la part de marché

Les détaillants devront augmenter leur part de marché s’ils veulent croître. La croissance au Canada restera modeste l’an prochain de l’ordre de 1,5%, a indiqué Robert Hogue, économiste principal de RBC Marchés des capitaux. Les ventes au détail suivront la même tendance, d’autant plus qu’avec leur lourd endettement, les ménages n’ont plus de marge de manœuvre pour augmenter davantage leurs dépenses.

Malgré l’endettement des ménages et la stagnation de l’économie, le Canada représente un marché intéressant pour les sociétés américaines, qui y voient le potentiel de faire leur marque. «Aux États-Unis, il y a 23 pieds carrés de magasin par habitant, commente Claude Sirois, vice-président chez Ivanhoé Cambridge et co-chef de l’exploitation. Au Canada, nous en avons 14 pieds carrés. Pour rattraper ce ratio, il faudrait construire l’équivalent de 270 Place Laurier.»

La nouvelle est bonne cependant pour les propriétaires d’immobilier commercial, car ces nouveaux acteurs exercent une pression sur les prix. «Il y a une surenchère puisque les détaillants qui cherchent les meilleurs centres commerciaux», note Jean-François Grenier, directeur sénior, recherche et marketing du Groupe Altus.

Concurrencer Internet

Les propriétaires immobiliers devront concurrencer Internet, tandis que les consommateurs lèchent de plus en plus les vitrines virtuelles. Mme Lavoie a donné l’exemple de Tesco, au Royaume-Uni et de Walmart aux États-Unis, qui offrent des services à l’automobile pour aller chercher les commandes faites sur Internet. Un peu comme la commande à l’auto chez McDonald’s.

M. Grenier croit que les centres commerciaux garderont leur pertinence en raison des occasions de socialisation qu’ils permettent. Les centres commerciaux deviendront davantage des milieux de vie avec des restaurants et des salles de cinéma. M. Hogue ajoute, pour sa part, que l’Internet n’est plus un média solitaire avec l’apparition des médias sociaux qui permettent une interaction.

Plus tard dans la journée, Marie-Andrée Boutin, vice-présidente, immobilier et planification des magasins d'Aldo, et Anna Martini, président du Groupe Dynamite, participeront à une discussion animée par Monique Jérôme-Forget, l’ancienne ministre des Finances du gouvernement Charest.

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