Dollarama: moins de clients mais plus de ventes

Publié le 15/09/2011 à 15:16, mis à jour le 16/09/2011 à 11:13

Dollarama: moins de clients mais plus de ventes

Publié le 15/09/2011 à 15:16, mis à jour le 16/09/2011 à 11:13

Par Marie-Eve Fournier

[Photo : Bloomberg]

D’autres détaillants s’inquiéteraient si l’achalandage dans leurs magasins diminuait. Et envisageraient sans doute l’élaboration d’un plan stratégique pour attirer les clients. Mais pas Dollarama.

Malgré un recul du nombre de transaction de 0,5 %, au trimestre terminé le 31 juillet, les dirigeants se réjouissent des résultats obtenus. On peut facilement les comprendre : les ventes des magasins comparables ont bondi de 4,7 % (les analystes prévoyaient une hausse de 4,3%), de sorte que le chiffre d’affaires pour la période a atteint 387,5 M$. En tenant compte du fait qu’il y a 57 points de vente de plus qu’à la même période un an plus tôt, les ventes ont crû de 12,8 %.

Autrement dit, les clients sont moins nombreux, mais la transaction moyenne est plus élevée qu’elle ne l’était l’année dernière. Cette situation s’explique par « la mauvaise météo au début du trimestre ». Mais aussi, et surtout, par la popularité du paiement par carte de débit, a expliqué le chef de l’exploitation de Dollarama, Stéphane Gonthier, au cours d’une conférence téléphonique avec des analystes au sujet des résultats du 2e trimestre publiés mercredi en fin de journée.

« L’utilisation de la carte de débit est en hausse par rapport à l’an dernier et les gens dépensent davantage quand ils paient de cette façon, plutôt que comptant. Si les gens dépensent plus à chaque visite, ils n’ont pas besoin de venir aussi souvent dans nos magasins », a-t-il dit. Il y a un an, le détaillant avait précisé que la facture moyenne des clients réglant avec une carte de dédit était 2,5 fois plus élevée.

Dollarama a commencé à accepter les cartes de débit en 2008. Un an plus tard, des tests ont été menés dans 74 magasins du Québec et des Maritimes pour déterminer s’il était avantageux d’accepter les cartes de crédit. Au bout du compte, ce mode de paiement coûteux pour les détaillants a été rejeté car il ne stimulait pas assez les ventes.

Rien pour stimuler l’achalandage

Stéphane Gonthier a admis que « maintenir et augmenter le nombre de transactions est certainement un défi dans le contexte économique actuel». Il a ensuite admis que Dollarama «ne fait rien pour stimuler l’achalandage». Mais le recul constaté au cours du dernier trimestre n’a pas empêché les ventes comparables d’augmenter « significativement », a fait valoir le dirigeant.

La marge brute continue aussi de s’améliorer (+140 points à 36,7%), idem pour le bénéfice net par action (de 37¢ à 50¢, alors que les analystes financiers s’attendaient plutôt à 45¢, en moyenne).

Ces experts, qui suivent les résultats du détaillant montréalais, ont voulu savoir si le nombre de clients était actuellement stable, en baisse ou en augmentation (3e trimestre). Car une diminution persistante de l’achalandage pourrait être inquiétante à long terme. « Ça progresse dans la bonne direction », a simplement répondu le responsable de l’exploitation.

Selon l'analyste Perry Caicco, de la CIBC, les investisseurs sont «préoccupés» par les statistiques sur l'achalandage. «Nous croyons que le manques de tactiques promotionnelles et la cannibalisation font en sorte que la croissance du nombre de clients demeure faible ».

La popularité du paiement par carte de débit n’est pas la seule responsable de l’augmentation de la valeur du panier moyen. L’engouement des consommateurs pour les biens vendus à des prix supérieurs à 1 $ y est aussi pour quelque chose. Pas moins de 48 % des ventes sont attribuables à ces marchandises « plus cher ».

En somme, les analystes sont impressionnés par la performance de l’entreprise. « Nous continuons à aimer le modèle d’affaires de Dollarama et sa solide exécution, et nous ne voyons pas de catalyseurs majeurs pour pousser à la baisse sa valeur et le prix de ses actions. En fait, malgré la récente volatilité des marchés, les actions performent relativement bien. En août, tandis que le S&P/TSX et l'indice de consommation discrétionnaire S&P/TSX ont chuté environ 1% et 7%, respectivement, les actions de Dollarama ont augmenté de 2,5% », a écrit l’analyste Jessy Hayem, de Valeurs Mobilières TD dans une note aux investisseurs.

 

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