Merck va supprimer 8500 emplois

Publié le 01/10/2013 à 09:07, mis à jour le 01/10/2013 à 15:12

Merck va supprimer 8500 emplois

Publié le 01/10/2013 à 09:07, mis à jour le 01/10/2013 à 15:12

Par AFP

Le siège social de Merck à Darmstadt, en Allemagne. Photo: Bloomberg.

Le groupe pharmaceutique américain Merck va supprimer 8 500 emplois dans le cadre d'un plan annoncé mardi et censé dégager des milliards de dollars d'économies en recentrant ses activités de recherche et de marketing.

En ajoutant à ce chiffre les 7 500 réductions de postes annoncées auparavant mais pas encore réalisées, Merck estime que ses effectifs, qui comptent aujourd'hui 81 000 personnes, seront réduits de 20% d'ici la fin 2015.

« Il s'agit d'être plus concentré et plus efficace au niveau opérationnel », a expliqué le PDG du groupe, Ken Frazier, en présentant à des analystes ce qu'il a décrit comme « une initiative mondiale pour renforcer Merck en recentrant le marketing et la recherche-développement sur les meilleures opportunités de croissance ».

En santé humaine, Merck compte se recentrer sur quelques domaines thérapeutiques clés: oncologie, diabète, vaccins et soins hospitaliers de courte durée.

Ses efforts de recherche iront en priorité aux molécules jugés les plus prometteuses: il évoque un produit pour neutraliser la protéine PD-1, testé pour le mélanome et le cancer du poumon, des traitements contre la maladie d'Alzheimer et l'hépatite C, un vaccin contre le cancer du col de l'utérus. D'autres programmes seront externalisés ou arrêtés.

« Merck est actuellement à la traîne comparé à ses concurrents sur l'externalisation de sa recherche-développement », ont souligné dans une note les analystes de la banque Citi, saluant « une mesure positive pour corriger cet écart ».

En termes géographiques, le groupe compte mettre l'accent sur les dix marchés où il réalise la majorité de son chiffre d'affaires: États-Unis, Japon, France, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Brésil, Russie et Corée du Sud.

Il compte par ailleurs réévaluer son portefeuille immobilier, surtout dans l'État du New-Jersey, voisin de New York, où il a son siège social.

Economies supérieures aux attentes mais lourdes charges exceptionnelles

Merck vise des économies annuelles de 2,5 milliards de dollars d'ici fin 2015, dont 1 milliard dès la fin de l'année prochaine.

Le directeur financier, Peter Kellogg, a précisé que les économies se répartiraient à 50-50 entre les activités de marketing et de recherche. « Nous prévoyons des mesures qui vont réduire les coûts de production, mais leurs bénéfices ne sont attendus qu'après 2015 », a-t-il ajouté.

En attendant, la restructuration coûtera entre 2,5 et 3 milliards de dollars, dont environ deux tiers en indemnités de licenciements et un tiers en dépréciations de sites devant être cédées ou fermées.

Cela se traduira dès cette année par une charge exceptionnelle de 900 millions à 1,1 milliard de dollars, qui sera passée pour l'essentiel dans les comptes du troisième trimestre.

Les prévisions annuelles du laboratoire, qui excluent de tels effets exceptionnels, restent toutefois inchangées: le bénéfice par action est toujours attendu entre 3,45 à 3,55 dollars, pour un chiffre d'affaires en baisse de 5% à 6% comparé à 2012.

Le groupe promet en outre à ses actionnaires de maintenir des niveaux élevés de dividendes et de rachats d'actions.

À la Bourse de New York, l'action Merck gagnait 2,33% à 48,72 dollars vers 18H30 GMT.

Citi relève qu'un programme de rationalisation était à prévoir « après une année difficile, marquée par des pressions importantes et durables sur les fondements de l'activité », mais le niveau élevé des économies espérées est une bonne surprise pour la plupart des analystes.

La perte d'exclusivité sur plusieurs médicaments, à commencer par le Singulair (asthme et allergies), s'est en particulier durement ressentie sur ses derniers résultats de Merck: son bénéfice net avait ainsi été divisé par deux au deuxième trimestre.

Ken Frazier dit néanmoins n'être « pas motivé par un seul problème immédiat », mais vouloir plutôt apporter une « réponse proactive aux défis que nous avons vus et auxquels nous nous attendons à être confrontés dans les années à venir », évoquant « la combinaison d'un ralentissement de la croissance sur des marchés clés, de déceptions en termes de recherche et de délais liés à la réglementation ».

 

 

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