« Cette enquête démontre que les professionnels des marchés financiers reconnaissent clairement une responsabilité significative pour la situation actuelle - presque autant que les banquiers et régulateurs de marchés », soutient William Russell-Smith, Directeur général d'AQ Research, la firme responsable de mener le sondage.
« En plus, ils voient un besoin d'impliquer les investisseurs dans la recherche de solutions au problème, et que la voix des investisseurs dans le débat est moins importante qu'elle devrait être », ajoute-t-il.
Les hommes politiques et les régulateurs de marchés sont quant à eux pointés du doigt par 14% des répondants. Étonnamment, seulement 7% des répondants estiment que les gestionnaires de fonds de couverture ont une part de responsabilité.
Quant aux solutions, seulement 7% des répondants considèrent que la réponse gouvernementale suffira. La moitié des répondants demandent que l'industrie financière soit impliquée dans la mise en place de solutions, tandis que l'autre moitié propose d'impliquer d'autres parties intéressées comme les consommateurs et les agences internationales.
Les investisseurs croient dans 64% des cas que la mise en place de programmes de nationalisation par les gouvernements encouragera l'aléa moral, une situation où un assuré a tendance à prendre plus de risques puisque les conséquences sont minimes pour lui. D'ailleurs, 74% des répondants estiment que la voix des investisseurs devrait être plus importante, que celle des banquiers dans le débat sur les solutions et les causes de la crise.
« Une majorité reconnaît que des moyens de guérir la crise engendre un aléa moral: il n'y a que 11% des sondés qui ne changeront rien à leur comportement auparavant, souligne William Russell-Smith. Comment le secteur financier pourrait-il revenir en arrière en reprenant ces vieilles habitudes après ce qui est arrivé ? »
« Le secteur est bien sûr intelligent, et a beaucoup réfléchi à ces phénomènes, mais si cette fois l'expérience ne se traduit pas par de vraies évolutions et du changement, le secteur financier risque de commettre les mêmes erreurs », conclut-il.
Trois tendances devraient être observées dans un proche avenir selon les répondants : plus de réglementation contraignante avec des pénalités plus sévères, une plus grande analyse de la rémunération et des bénéfices des dirigeants ainsi qu'une gouvernance beaucoup plus stricte des entités financières