L'avocat-entrepreneur

Publié le 30/07/2009 à 00:00

L'avocat-entrepreneur

Publié le 30/07/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

JEAN CASTONGUAY

Âge : 53 ans

Entreprises fondées : La Brasserie Massawippi, Les Imprimeries Artech, Prodrive Systems, Cognitive Sensing

Ce qui le motive : Trouver la valeur réelle d'un produit, d'une technologie

Signe distinctif : A été avocat avant de devenir entrepreneur en série

Le jour où son beau-frère lui demande de s'associer avec lui pour lancer la première microbrasserie au Québec, Jean Castonguay, qui exerce le droit depuis 25 ans, accepte. Mais l'entreprise rencontre des difficultés et doit se réorganiser. Elle devient Unibroue. Son expérience lui permettant de comprendre aussi bien la perspective de l'entrepreneur que celle de l'investisseur l'a bien aidé. Pour être entrepreneur en série, il faut "savoir où s'arrêter" et céder sa place quand il le faut. Sa deuxième acquisition fut une imprimerie américaine en difficulté. Lorsqu'elle a perdu son client principal, elle a été revendue. Un autre "succès mitigé", comme il le dit, dont il sort indemne... et avec un profit.

Avec Prodrive, sa troisième entreprise, Jean Castonguay a réussi à amasser plus de 30 millions de dollars sans le soutien des sociétés de capital de risque. L'inventeur du produit est un ami dentiste, mais c'est M. Castonguay qui, à titre de pdg, a géré le développement du produit et positionné la société de sorte que sa technologie puisse devenir la norme dans l'industrie dentaire.

"Ma règle d'or est de ne pas aller frapper à la porte d'investisseurs institutionnels avant d'avoir saisi entièrement le potentiel de marché et d'avoir bâti un plan solide pour se rendre au marché le plus vite possible. Car les investisseurs ne s'en tiennent qu'à leurs objectifs financiers. Il faut donc que l'entrepreneur soit sûr de les atteindre pour ne pas se brouiller avec eux", dit-il. L'idée est de bâtir le produit, de le valider dans l'industrie et de prospecter soi-même le marché ou trouver un partenaire pour le faire. Une fois la société bien en selle, Jean Castonguay lui trouve un gestionnaire.

"Bien des entrepreneurs préfèrent se battre seuls contre un gros concurrent, plutôt que de s'associer avec lui et de profiter de sa présence dans le marché, et ils échouent", déplore-t-il. À la première étape, il faut avoir de solides connaissances juridiques et savoir monter un bon plan d'affaires, tandis qu'à la deuxième, il faut un bon capitaine pour traverser la période difficile du démarrage.

M. Castonguay vient de lancer sa quatrième entreprise, à partir de quatre brevets détenus par le chercheur Jocelyn Faubert, de l'Université de Montréal. Cognitive Sensing offrira un appareil pour dépister la maladie d'Alzheimer et un appareil pour améliorer les processus cognitifs, destiné au marché de la neurobiologie et à celui de la performance athlétique. L'entreprise discute avec l'équipe de soccer de Manchester, en Grande-Bretagne. C'est Univalor, la société de valorisation de l'Université, qui a sollicité M. Castonguay. "Si une société a un pdg compétent, les investisseurs seront au rendez-vous", assure-t-il.

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