L'Ukraine «peut gagner» la guerre contre la Russie «avec les bons équipements», dit le chef du Pentagone

Publié le 25/04/2022 à 07:53, mis à jour le 25/04/2022 à 07:57

L'Ukraine «peut gagner» la guerre contre la Russie «avec les bons équipements», dit le chef du Pentagone

Publié le 25/04/2022 à 07:53, mis à jour le 25/04/2022 à 07:57

Par AFP

Les Ukrainiens accusent généralement les Russes d'empêcher toutes évacuations vers des zones plus calmes d'Ukraine et de n'autoriser des départs que vers la Russie ou des localités ukrainiennes occupées par les Russes. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 25 avril. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.     

7h24 | Kyiv — L’Ukraine peut, si elle a les «bons équipements», «gagner» la guerre contre la Russie, a affirmé lundi le chef du Pentagone au retour d'une visite à Kyiv, alors que Moscou annonçait un cessez-le-feu dans le port stratégique de Marioupol pour permettre aux civils retranchés avec les derniers combattants ukrainiens d'évacuer. 

«La première chose pour gagner, c'est de croire que l'on peut gagner. Et ils sont convaincus qu'ils peuvent gagner», a dit Lloyd Austin. «Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien», a-t-il ajouté, au lendemain de sa visite, la première de ministres américains depuis le début du conflit le 24 février.

«Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine», a encore déclaré le ministre américain de la Défense, après avoir rencontré dimanche, avec le secrétaire d'État Antony Blinken, le président Volodymyr Zelensky. 

«Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu'elle puisse rapidement reconstituer ces capacités».

Les États-Unis — qui ont annoncé une nouvelle aide militaire directe et indirecte pour l'Ukraine de 700 millions de dollars américains — ont accéléré dernièrement leurs livraisons d'équipements militaires, que le président Volodymyr Zelensky ne cesse de réclamer aux Occidentaux.

Ils livrent désormais des armes lourdes, afin de résister à l'offensive russe qui se concentre sur l'est et le sud du pays, après que les troupes de Moscou eurent échoué dans la région de Kyiv, dont elles se sont retirées fin mars.

Les livraisons d'armes à l'Ukraine devraient être au centre d'une réunion prévue mardi en Allemagne, réunissant le chef du Pentagone et les ministres de la Défense de 40 pays alliés. «Nous allons pousser au maximum, aussi vite que possible, pour que (les Ukrainiens) reçoivent ce dont ils ont besoin», a déclaré M. Austin. 

Le président Zelensky a remercié lundi Washington, le peuple américain et le président Joe Biden «personnellement», pour leur soutien. Il a souligné que l'aide militaire américaine «inédite», d'un montant total de 3,4 milliards de dollars, était «la contribution la plus importante au renforcement des capacités de défense ukrainiennes.»

Le secrétaire d'État Antony Blinken a lui annoncé la prochaine nomination d'une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, Bridget Brink, actuelle ambassadrice en Slovaquie. Les États-Unis n'étaient plus représentés en Ukraine que par des chargés d’affaires depuis 2019.

 

Cessez-le-feu unilatéral russe à Azovstal?

La visite des dirigeants américains à Kyiv coïncidait avec la Pâque orthodoxe, synonyme d'espoir pour beaucoup de fidèles, même si les combats n'ont pas cessé.

L'ONU avait notamment appelé en vain à une trêve «immédiate» à Marioupol, port stratégique de la mer d'Azov presque entièrement contrôlé par l'armée russe, pour permettre l'évacuation des civils qui seraient encore 100 000 civils encore coincés dans la ville assiégée et dévastée, où plus de 20 000 personnes ont déjà trouvé la mort, selon le maire Vadim Boïtchenko.

Les derniers combattants ukrainiens de ce port industriel sur la mer d'Azov, à la pointe sud du Donbass, sont retranchés dans des souterrains du vaste complexe métallurgique d'Azovstal, avec selon eux près de 1 000 civils. Le bataillon Azov a diffusé ces derniers jours des images de femmes et enfants retranchés apparemment avec eux, appelant à un cessez-le-feu «avec des garanties» pour les faire sortir.   

Lundi, le ministère russe de la Défense a annoncé que ses forces allaient «cesser unilatéralement» les hostilités sur Azovstal à partir de 14h00 (7h00, heure du Québec), «retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ» des civils «dans la direction de leur choix».

Kyiv n'a pas immédiatement réagi à cette annonce. Moscou avait déjà proposé plusieurs fois une trêve à Azovstal, avant d’accuser les Ukrainiens de ne pas la respecter.

Les Ukrainiens accusent généralement les Russes d'empêcher toutes évacuations vers des zones plus calmes d'Ukraine et de n'autoriser des départs que vers la Russie ou des localités ukrainiennes occupées par les Russes. 

Dans le reste du Donbass, l'armée ukrainienne a affirmé lundi avoir repoussé une série d'attaques russes dans les régions de Donetsk et Lougansk, dans le Donbass, où de nombreuses localités, comme Roubijné, sont quotidiennement sous les bombes. 

À Lyssytchansk, un des points de la ligne de front, un retraité ukrainien, prénommé Mykola, observe tous les jours à la jumelle, depuis sa maison-tourelle, la lente progression des forces russes. 

Si lui se dit prêt à résister «jusqu'au bout», il reconnaît qu'une partie de la population de cette région à l'histoire complexe ne verrait pas d'un mauvais œil la prise de contrôle du Donbass par les Russes. C'est l'un des objectifs affichés par Moscou, tout comme le contrôle total du sud de l'Ukraine, où les combats sont aussi quotidiens, notamment dans la région entre Kherson et Mykolaïv.  

Côté russe, un grand dépôt de carburant était lundi en flammes à Briansk, ville située à 150 km de la frontière ukrainienne et servant de base logistique aux forces russes, selon Moscou. 

Si les Russes accusent régulièrement Kyiv d'attaques sur des localités frontalières, les autorités n'ont pas précisé immédiatement les raisons de l'incendie.  

 

«J'espère que ça va finir»

Une partie de la ville de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, est aussi quotidiennement sous les bombes, obligeant les civils à dormir depuis des semaines dans des souterrains.

«C'était effrayant la première semaine, après on s'est habitué», a raconté à l'AFP Alex, 14 ans, un des enfants terrés quotidiennement dans un stationnement souterrain de la ville. 

«En semaine, le matin, je rentre chez moi pour faire mes devoirs, puis je reviens ici pour déjeuner, jouer à des jeux, aux cartes, au téléphone (…) Nos parents ne nous disent pas les détails de la guerre. Nous savons que des missiles frappent des bâtiments, des terrains de jeux. Nous savons que la guerre continue», a-t-il expliqué.

J'espère que ça va finir, que les présidents (ukrainien et russe) s'accorderont pour obtenir la paix», a-t-il ajouté.

Mais beaucoup s'attendent désormais à une guerre longue, alors que les pourparlers entre Moscou et Kyiv semblent dans l'impasse et que la guerre a jeté sur les routes près de 13 millions de personnes, dont plus de 5 millions ont fui l'Ukraine, selon l'ONU. 

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres était dans ce contexte attendu lundi en Turquie, pays qui tente de jouer les médiateurs dans le conflit, avant de se rendre mardi, à Moscou, puis à Kyiv.

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