Sarkozy, Cahuzac, Lagarde: les politiques dans le viseur de la justice

Publié le 22/03/2013 à 12:28

Sarkozy, Cahuzac, Lagarde: les politiques dans le viseur de la justice

Publié le 22/03/2013 à 12:28

Par AFP

M. Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt par le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil, Jerôme Cahuzac est visé par une instruction décidée par le procureur de Paris François Molins et la directrice du FMI Christine Lagarde fait l'objet d'une enquête de la Cour de justice de la République (CJR).

Selon M. Régnard, il ne s'agit « pas d'une volonté de revanche » d'un corps judiciaire malmené par les politiques. « La justice suit son cours » et, si les politiques sont visés aujourd'hui, « c'est qu'ils sont des citoyens comme les autres ».

Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a lui aussi jugé « inadmissibles » les « attaques contre l'indépendance de magistrats qui ne font que leur travail ».

« Aujourd'hui c'est la droite qui hurle, hier c'était la gauche, mais c'est le pot de terre contre le pot de fer », a renchéri M. Régnard, dénonçant les violentes attaques d'une UMP qui, faisant bloc autour de son ancien chef, n'hésite pas à bousculer le principe de séparation des pouvoirs inscrit dans la Constitution.

Décision « injuste et extravagante », pour François Fillon, tandis que d'autres fustigent un « acharnement », une décision « surréaliste », « scandaleuse ». Très proche de M. Sarkozy, le député UMP Henri Guaino a tiré la charge la plus lourde contre un juge qui, dit-il, « a déshonoré un homme, les institutions, la justice ».

« C'est M. Guaino qui déshonore sa fonction », s'est indigné M. Régnard, dont le syndicat a décidé de saisir la garde des Sceaux pour demander des poursuites contre lui.

« Notre classe politique a du mal à supporter l'existence d'une justice indépendante », a estimé à droite Nicolas Dupont-Aignan (Debout la république), tandis que la gauche et le MoDem ont aussitôt pris la défense des magistrats.

Pierre Assouline (PS) a condamné des « propos d'une violence préoccupante, dépassant toutes les bornes de la décence ». Le Premier secrétaire du PS Harlem Désir a lui jugé « insupportable » de « mettre en cause la probité et l'indépendance des juges » et mis en garde contre les « pressions ».

« Les attaques infondées contre les juges sont des attaques directes contre la démocratie », a fait valoir le président du MoDem, François Bayrou.

Face à la multiplication des attaques, Christiane Taubira a assuré les magistrats de son soutien et rappelé solennellement que « l'indépendance de l'autorité judiciaire est garantie par la Constitution ».

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