La Grèce va effacer 100 milliards d'euros de dette, un montant record

Publié le 14/02/2012 à 06:52, mis à jour le 16/10/2013 à 08:21

La Grèce va effacer 100 milliards d'euros de dette, un montant record

Publié le 14/02/2012 à 06:52, mis à jour le 16/10/2013 à 08:21

Par AFP

Photo : Bloomberg

La Grèce se prépare à effacer plus de 100 des 350 milliards d'euros de sa dette publique, à l'issue d'une opération de restructuration volontaire, inédite dans l'histoire financière.

Le record était jusqu'ici détenu par l'Argentine, dont la dette atteignait 82 milliards de dollars (73 milliards d'euros environ au cours de l'époque) lorsqu'elle avait fait défaut, en janvier 2002.

Dans le cas de la Grèce, il ne s'agit pas d'un défaut mais d'un montage complexe, consenti par les créanciers publics et privés.

PLUS : La Grèce vers le débloquage d'un plan de sauvetage exceptionnel

À quel montant vont renoncer les créanciers privés ?

Au total, banques, assureurs, fonds d'investissement et fonds de pension vont perdre environ 100 des 200 milliards d'euros de dette grecque qu'ils détenaient. Concrètement, ils vont recevoir, en échange des obligations d'État qu'ils détiennent, des titres dont la valeur sera inférieure de moitié. Il devrait s'agir, pour 15% de la valeur initiale, d'obligations émises par le fonds de stabilité européen (FESF) et pour 35% d'obligations grecques à 30 ans, les 50% restants étant perdus.

Pourquoi les créanciers privés vont-ils perdre plus que les 100 milliards de dette auxquels ils renoncent ?

Les nouvelles obligations qui seront proposées aux créanciers privés arriveront à échéance dans 30 ans, soit plus que tous les titres qu'ils détenaient jusqu'ici.

Le fait d'immobiliser l'argent plus longtemps que prévu a un coût pour les créanciers privés, ce qui va se traduire dans leurs comptes par une perte. "Quand on vous propose de vous rembourser dans 10 ans ou dans 30 ans, vous choisissez toujours 10 ans", illustre Xavier Paper, associé fondateur du cabinet Paper Audit & Conseil.

En outre, le taux d'intérêt des nouvelles obligations n'est que de 3,5% environ, soit sensiblement moins que celui des titres que les créanciers privés avaient en leur possession. Ce rendement moins intéressant induit également une perte pour les créanciers privés.

Au total, la perte atteindra donc environ 70% de la valeur comptable des obligations grecques détenues par les créanciers privés, pour une décote de 50%.

Qu'arrivera-t-il aux créanciers privés qui n'apporteront pas leurs obligations à l'échange ?

En théorie, l'échange est basé sur le volontariat. Les créanciers qui choisiraient de ne pas apporter leurs titres devraient donc être remboursés dans les conditions qui prévalaient avant l'échange. Mais dans les faits, leur sort est très incertain et ils courent le risque, en adoptant cette posture, de tout perdre.

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