La France et l'Allemagne pour un nouveau traité européen

Publié le 01/12/2011 à 14:04, mis à jour le 15/10/2013 à 14:40

La France et l'Allemagne pour un nouveau traité européen

Publié le 01/12/2011 à 14:04, mis à jour le 15/10/2013 à 14:40

Par AFP

[Photo : Bloomberg]

Le président français Nicolas Sarkozy s'est prononcé jeudi pour un "nouveau traité" afin de "refonder l'Europe" sur la base de propositions franco-allemandes, dans un discours très attendu sur la crise de la zone euro, à huit jours d'un sommet européen crucial.

Quelques heures plus tôt, le nouveau président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, avait refusé de jouer le rôle de prêteur de dernier ressort des États de la zone euro, à l'image de la Réserve fédérale aux États-Unis, arguant du respect des traités en vigueur.

Insistant tout au long de son discours sur la nécessité de conforter le couple franco-allemand, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il recevrait lundi prochain à Paris la chancelière Angela Merkel pour, ensemble, "faire des propositions franco-allemandes pour garantir l'avenir de l'Europe".

"La France milite avec l'Allemagne pour un nouveau traité européen, refondant et repensant l'organisation de l'Europe. Plus de responsabilité assumée devant les peuples par un véritable gouvernement économique, telle est notre vision de l'avenir de la zone euro et de la future réforme des traités", a expliqué Nicolas Sarkozy, devant 5 000 personnes à Toulon (Sud-Est).

La Pologne, qui préside l'UE jusqu'à la fin de l'année, a également souhaité jeudi un changement rapide du Traité européen de Lisbonne, pour faire face à la crise.

Berlin et Paris, en pointe pour défendre l'amélioration de la gouvernance économique européenne et ramener le calme sur les marchés financiers, restent divisés sur la marche à suivre.

Vendredi, Angela Merkel s'exprimera à son tour devant le Bundestag pour présenter ses propositions.

L'Allemagne, qui veut imposer une discipline budgétaire de fer aux membres de la zone euro, refuse en contrepartie une solidarité financière entre Européens que réclame Paris par le biais de la BCE, de l'émission d'euro-obligations ou d'un renforcement du fonds de secours de la zone euro.

Jeudi matin, Mario Draghi a réaffirmé que la BCE refusait de jouer le rôle de pare-feu face à la crise, tout en ménageant une ouverture.

"Il y a un traité. On ne doit pas demander à la BCE de faire des choses hors du traité", a-t-il asséné devant le Parlement européen à Bruxelles, tout en laissant entendre dans le même temps que la BCE pourrait faire plus si les gouvernements de la zone euro adoptent le pacte budgétaire qu'elle appelle de ses voeux pour éviter un renouvellement de la crise actuelle.

"La BCE est indépendante. Elle le restera. Je suis convaincu que face au risque déflationniste qui menace l'Europe, la Banque centrale agira", a répondu jeudi soir Nicolas Sarkozy.

Le président français a aussi appelé à une "refondation" de l'Europe reposant sur "plus de discipline" pour affronter la crise et la prise de davantage de décisions "à la majorité qualifiée", tout en refusant "la marche vers plus de supranationalité".

"Ce qui a été fait pour la Grèce, dans un contexte très particulier, ne se reproduira plus", et "aucun Etat de la zone euro ne sera désormais"mis en défaut", a promis Nicolas Sarkozy en référence à l'aide exceptionnelle accordée par l'Europe pour éviter la faillite du pays.

M. Sarkozy a estimé qu'"un nouveau cycle économique" s'annonçait, qui "sera un cycle de désendettement", apte à ramener "le balancier de l'économie vers le travail et la production".

Le président français a aussi jugé que l'accord de Schengen sur la libre circulation à l'intérieur de l'espace européen, devait être "repensé".

"L'Europe qui fait appliquer à l'intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer", a-t-il dit.

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.