France: François Hollande multiplie les réformes pour relancer l'économie

Publié le 20/08/2014 à 08:09

France: François Hollande multiplie les réformes pour relancer l'économie

Publié le 20/08/2014 à 08:09

Par AFP

Le président français François Hollande a lancé mercredi une vaste contre-offensive en cette rentrée à hauts risques marquée par une situation économique calamiteuse, avec une batterie d'initiatives tous azimuts, au risque de bousculer sa majorité.

Mesures fiscales en faveur des foyers les plus modestes, professions réglementées, ouverture des magasins le dimanche, réduction du nombre de députés... Le chef de l'État entend «accélérer les réformes» quand le Premier ministre Manuel Valls affirmait encore ce weekend qu'il était «hors de question» pour son gouvernement de changer de politique.

S'il réaffirme le «cap» du pacte de responsabilité et exclut «toute godille ou tout zigzag (qui) rendrait incompréhensible notre politique et ne produirait pas de résultats», François Hollande, qui a choisi le premier Conseil des ministres après la courte pause estivale pour s'exprimer, martèle qu'il faut «aller plus vite et plus loin».

Confronté à la dégradation de la conjoncture économique, confirmée la semaine dernière par l'annonce d'une croissance nulle au deuxième trimestre comme au premier, il soutient ne pas avoir «perdu un seul instant» mais insiste: «la crédibilité, c'est de ne pas rester immobile, c'est de s'adapter aux circonstances mais aussi de rester cohérent».

Rendre l'impôt «plus juste»

Première décision très attendue en direction des salariés les plus modestes: les mesures pour compenser la censure par le Conseil constitutionnel de l'essentiel du volet «solidarité» du pacte de responsabilité.

François Hollande annonce ainsi «deux grandes réformes», l'une pour «rendre plus juste et plus simple le barème de l'impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches, c'est-à-dire pour les contribuables modestes et moyens». L'autre, afin de fusionner «la prime pour l'emploi et le RSA activité pour favoriser la reprise du travail et améliorer la rémunération des salariés précaires».

«Engagées dès la loi de finances», elles aboutiront selon lui à «une amélioration du pouvoir d'achat équivalente à ce qui avait été prévu initialement».

Seconde annonce forte: la réforme hautement controversée des professions réglementées, confirme-t-il, fera l'objet dès septembre d'un «projet de loi sur le pouvoir d'achat» présenté par le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg.

Ce texte «visera à accroître la concurrence dans les prestations offertes aux consommateurs, à faire baisser les tarifs et à lutter contre le maintien de certaines rentes et privilèges», spécifie le chef de l'État. Par ailleurs, il «adaptera la réglementation sur l'ouverture des magasins le dimanche», une question non moins controversée.

Pas de «face à face» avec Berlin

François Hollande s'en remet en revanche au patronat et aux syndicats pour parvenir à un accord sur les seuils sociaux qui multiplient les obligations des entreprises quand leurs effectifs augmentent, au risque, selon certains, de freiner les embauches. «Ma méthode, c'est la négociation», fait-il valoir sur ce point, tout en avertissant que faute d'accord entre les partenaires sociaux «le gouvernement saisira le Parlement».

Comme pour devancer la grogne annoncée des «frondeurs» de l'aile gauche du PS que ces réformes pourraient heurter et en appeler à la cohésion de sa majorité, il prévient qu'en 2017, le «jugement sera à la fois porté sur le président, le gouvernement et la majorité».

«Le débat ne peut pas rebondir sur chaque texte», avertit encore François Hollande alors que des interrogations subsistent sur le vote du budget 2015 par les députés frondeurs.

Le message vaut aussi pour les socialistes, à une semaine de l'université d'été du PS à La Rochelle. «Qu'ils restent unis», exhorte-t-il.

François Hollande réaffirme sa volonté d'introduire une part de proportionnelle dans l'élection des députés, l'une de ses promesses de campagne. «J'y suis prêt si une majorité peut s'accorder sur cette orientation» avec, de surcroît, «une réduction du nombre de parlementaires».

Dans un vaste tour d'horizon de la situation internationale qu'il juge «la plus grave» depuis 2001, François Hollande annonce par ailleurs qu'il proposera prochainement «une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'Etat islamique»(EI).

Interrogé sur la fin de non-recevoir opposée par l'Allemagne à ses appels à une réorientation des politiques européennes en faveur de la croissance et de l'emploi, il répond par le refus d'un "face à face" avec Berlin. «Il s'agit d'un débat européen», fait-il valoir, réclamant une nouvelle fois que «toutes les flexibilités prévues par les traités en cas de circonstances exceptionnelles» soient exploitées afin d'«adapter» le rythme des réduction des déficits publics. Ceux-ci, a admis le ministre des Finances Michel Sapin, dépasseront les 4% du PIB en France cette année, ce qui exclut de facto un retour aux 3% en 2015 comme le pays s'y était engagé.

À la une

Nvidia dévoile une «superpuce» beaucoup plus performante

Mis à jour le 18/03/2024 | AFP

«Je voudrais vous présenter une très, très grande GPU.»

Bourse: Nvidia a pulvérisé les attentes, mais quelle sera la suite?

23/02/2024 | Denis Lalonde

BALADO. Après un gain d'environ 240% sur un an, est-il trop tard pour investir dans le titre de Nvidia?

Apple en discussion pour adopter l'IA de Google dans ses iPhone

18/03/2024 | AFP

Apple pourrait intégrer le système d'intelligence artificielle interactive Gemini AI sur ses appareils.