Patronats et syndicats ne s'entendent pas sur la façon d'internationaliser notre économie

Publié le 22/04/2015 à 16:24

Patronats et syndicats ne s'entendent pas sur la façon d'internationaliser notre économie

Publié le 22/04/2015 à 16:24

Par François Normand

Les représentants patronal et syndical, ce midi, au CORIM. (Photo: Mélissa Vincelli)

Patrons et syndicats s'entendent sur la nécessité d'internationaliser les entreprises québécoises pour assurer la prospérité de notre économie, mais ils sont en désaccord sur la manière d'y arriver.

C'est ce qui ressort d'un débat sur la mondialisation qui s'est tenu ce mercredi devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), auquel participaient le Conseil du patronat du Québec (CPQ), la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la Fédération des chambres du commerce du Québec (FCCQ), et la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Par exemple, le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, affirme que les accords de libre-échange, comme celui à venir avec l'Union européenne, représentent une occasion pour nos entreprises de croître et de créer des emplois au Québec, en raison de l'abolition des tarifs douaniers et des barrières non tarifaires.

«Nous avons du capital humain, la créativité, les ressources. On a tout le potentiel nécessaire; il faut le libérer», dit-il.

Les syndicats en revanche s'inquiètent de l'ampleur de l'ouverture de nos marchés, en premier chef les marchés publics (les achats de biens et de services des gouvernements).

«La marchandisation des services publics, ça nous inquiète!», laisse tomber le président de la FTQ, Daniel Boyer, en précisant qu'il faut être prudent pour ne pas accroître les inégalités.

En ce qui a trait à l'ouverture de ses marchés, le Canada pourrait d'ailleurs s'inspirer du Brésil, affirme pour sa part Jacques Létourneau, président de la CSN. «Il y a un État fort, interventionniste et protectionniste, pour développer les secteurs forts du pays.»

Par ailleurs, la pdg de la FCCQ, Françoise Bertrand, estime que les fournisseurs québécois des grands donneurs d'ordres comme Bombardier doivent aussi accroître leur internationalisation, question de ne pas tout mettre leurs oeufs dans le même panier. «Ça prend une diversité», explique-t-elle.

Mais pour accroître leur présence à l'international, les entreprises québécoises ont plusieurs devoirs à faire, selon Yves-Thomas Dorval.

- elles doivent accroître leur productivité.

- elles doivent innover davantage, notamment pour se mesurer à la concurrence internationale.

- les entreprises expérimentées sur les marchés internationaux doivent partager leurs connaissances avec les sociétés moins expérimentées.

La CSN est en faveur d'une hausse de la productivité, mais encore faut-il que les entreprises investissent plus en machinerie et équipements. Selon Jacques Létourneau, trop de sociétés ont encore une technologie désuète, et ce, malgré les baisses d'impôt successives accordées par les gouvernements du Canada et du Québec ces dernières années.

Les panélistes ont aussi souligné l'importance de créer des emplois de qualité, d'offrir un cadre réglementaire optimal pour les entreprises au Québec, et de stimuler davantage la culture entrepreneuriale.

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