Comment percer la forteresse Boeing

Publié le 16/10/2010 à 00:00, mis à jour le 15/10/2010 à 10:51

Comment percer la forteresse Boeing

Publié le 16/10/2010 à 00:00, mis à jour le 15/10/2010 à 10:51

Par François Normand

photo : Bloomberg

C'est la plus grande usine du monde. Elle fourmille d'ingénieurs, de techniciens et de mécaniens. On y sert 10 000 repas par jour, et elle possède même son propre service de police et de santé ! Et pour cause : Boeing y fabrique plusieurs modèles d'avions gros porteurs, dont le fameux 787 Dreamliner, qui arrivera sur le marché en 2011.

Située à une trentaine de minutes au nord de Seattle, l'usine de Boeing est le coeur de la grappe aérospatiale de l'État de Washington. Une foule d'entreprises sont déjà présentes dans la région pour conclure des affaires avec l'avionneur. Toutefois, Boeing n'achète presque plus directement auprès des milliers de fournisseurs qui frappent à sa porte. Il passe plutôt par des donneurs d'ordres privilégiés comme Zodiac Aerospace ou General Electric (des Tiers One, comme on dit dans le jargon) pour combler ses besoins.

" Un fournisseur ne décroche pas un contrat avec Boeing; il le fait avec un Tiers One de Boeing ", indique Troy DeFrank, gestionnaire en développement des affaires au département du Commerce de l'État de Washington.

Parmi ces Tiers One, on compte une entreprise comme Esterline Technologies, un fabricant de composants qui exploite une usine à Everett.

Pour le Dreamliner, Esterline fournit entre autres les panneaux de contrôle de la cabine de pilotage. Bien entendu, ce type de contrat est alléchant pour un petit Tiers One comme Esterline, mais c'est aussi coûteux et exigeant. " Nous devons répondre exactement aux besoins de nos clients, en plus d'investir beaucoup d'argent, explique Brad Lawrence, le patron d'Esterline, en entrevue à ses bureaux de Bellevue, près de Seattle. Aucun avionneur comme Boeing ou Airbus ne peut développer un avion par lui-même. "

Dans ce contexte, il y a beaucoup d'occasions d'affaires pour les entreprises de l'aérospatiale du Québec. Toutefois, les Tiers One ne prennent pas les premiers venus : ils veulent un nombre restreint de fournisseurs intégrés.

" Les Tiers One veulent des fournisseurs qui leur proposent des systèmes entiers. Ils ne souhaitent plus acheter des composants à la pièce ", précise Brad Lawrence.

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Trop compliqué ? Boeing et ses Tiers One ne sont pas les seules entreprises de la région que les fournisseurs québécois peuvent cibler. La grappe aérospatiale compte 650 sociétés, dont la plupart ne sont pas des fournisseurs privilégiés.

La société d'ingénierie Global Aerosystems, par exemple, compte parmi ses clients Bombardier et Boeing. Elle travaille sur le Dreamliner, où elle est responsable de la section liant les ailes au fuselage. Pour l'entreprise, le nerf de la guerre, ce sont les alliances avec les firmes d'ingénierie novatrices. " Nous voulons les meilleures ressources en Amérique du Nord ", dit le président Chuck Rhoden.

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