C'est le moment de miser sur la valeur ajoutée avec la Chine

Publié le 10/09/2011 à 00:00, mis à jour le 29/09/2011 à 14:32

C'est le moment de miser sur la valeur ajoutée avec la Chine

Publié le 10/09/2011 à 00:00, mis à jour le 29/09/2011 à 14:32

Le premier ministre Jean Charest est revenu enthousiaste de sa tournée économique en Chine, où il a tenté de convaincre les investisseurs de venir exploiter les ressources naturelles du Québec. Mais notre déficit commercial avec ce pays continue de se creuser. Et si on tentait d'y exporter plus de produits transformés, à haute valeur ajoutée ?

Québec propose un "accord de partenariat économique" entre le Canada et la Chine. Mais depuis dix ans, le déficit commercial de la province avec ce pays a presque triplé, selon Statistique Canada.

Le Québec devrait s'efforcer d'y écouler davantage de produits manufacturiers, dit Pierre Fournier, analyste géopolitique à la Financière Banque Nationale. "Le fait que ce pays a besoin de nos ressources naturelles nous avantage, mais on devrait exiger beaucoup plus de transformation ici", dit-il.

La question de la valeur ajoutée locale revient constamment depuis le début de la Révolution tranquille au Québec. "Nous sommes en bien meilleure position aujourd'hui pour l'exiger, étant donné la rareté des minerais", pense l'analyste.

Mais pour lui, la province n'avance pas à ce chapitre, pour le moment. "La Chine et l'Inde ont besoin d'énormément de matériel électrique, d'équipements pour filtrer l'eau... Le secteur manufacturier devrait faire en sorte de répondre à leur besoin au lieu d'être constamment accroché à la demande américaine", dit Pierre Fournier. Selon lui, Québec et Ottawa devraient développer de meilleurs appuis financiers à l'exportation et tâcher d'obtenir en échange de leurs ressources naturelles un meilleur accès au marché chinois pour leurs manufacturiers.

Pierre Lasserre, professeur d'économie à l'Université du Québec à Montréal, reste sceptique. "Les exemples de politiques où on essaie de forcer la transformation sur place sont nombreux, mais peu convaincants", dit-il. Pour lui, Québec pourrait tenter d'offrir aux Chinois des participations minoritaires dans des entreprises transformant les ressources sur place.

À la une

L’État ne doit plus être au service de l’automobile

EXPERT INVITÉ. Si le Québec veut être carboneutre en 2050, l'État ne peut plus continuer d'être au service de l'auto.

À surveiller: Coca-Cola, Canadien National et Pet Valu

Que faire avec les titres de Coca-Cola, Canadien National et Pet Valu? Voici quelques recommandations d’analystes.

Le repreneuriat dépasse la création d'entreprise

Pour la première fois, le repreneuriat a dépassé la création d’entreprise au Québec en 2021.