Marc Dalpé privilégie encore les marchés émergents

Publié le 27/02/2010 à 00:00

Marc Dalpé privilégie encore les marchés émergents

Publié le 27/02/2010 à 00:00

La crise n'a pas atténué l'attrait des pays émergents aux yeux de Marc Dalpé, bien au contraire. De retour d'un voyage de 10 jours en Asie, le président du Groupe Dalpé-Milette, associé à Valeurs Mobilières Desjardins, est convaincu : les pays émergents jouissent d'une conjoncture aussi favorable que celle des États-Unis et de l'Europe au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.

M. Dalpé vient d'arpenter Hong-Kong, Macao, Mumbai (Bombay) et Dubaï pour prendre le pouls de leur économie, un type de voyage qu'il fait tous les deux ans. Qu'a-t-il senti ? Des économies vigoureuses, qui ont déjà oublié le ralentissement.

" L'écart entre la croissance des économies émergentes et celle des économies matures n'a pas diminué avec la crise; il a plutôt augmenté ", commente celui dont les clients ont placé en moyenne 20 % de leur portefeuille dans les pays émergents.

Seul bémol : Dubaï, où les grues sont trop immobiles à son goût. " Nous n'avons pas d'argent à Dubaï et n'en aurons pas non plus ", dit-il.

Bénis des dieux

Les pays émergents disposent de tous les atouts nécessaires pour croître deux, voire trois fois plus vite que les pays industrialisés pendant au moins 10 ans, dit M. Dalpé.

D'un côté, les pays industrialisés devront maîtriser leurs déficits. Pour ce faire, ils devront vraisemblablement hausser les impôts, les tarifs et les taxes, et réduire leurs dépenses.

De l'autre côté, les pays émergents ont des déficits peu élevés et disposent de réserves monétaires importantes. Leurs gouvernements ont toute la latitude nécessaire pour instaurer des programmes qui favorisent la consommation et la croissance. Quant aux risques de surchauffe, l'attitude rigoureuse des gouvernements rassure M. Dalpé.

Le gestionnaire apprécie également le boom démographique de ces régions et le potentiel de croissance qu'offre un marché du crédit encore peu exploité. La classe moyenne devrait doubler en Chine, en Inde et au Brésil d'ici 10 ans, ce qui entraînera une croissance de consommateurs avides d'une plus belle maison, d'une éducation plus élevée, etc.

Les pays émergents comptent bien profiter de cette manne, comme le montre l'intensification des échanges commerciaux entre eux. Autre avantage : cette diversification réduit leur dépendance à l'Occident, dont les États-Unis.

Choisir des pays gagnants

Selon M. Dalpé, le pays ou la région importe plus que le secteur d'activité ou le titre individuel lorsqu'on investit dans les marchés émergents. C'est pourquoi il privilégie les fonds négociés en Bourse spécialisés dans les marchés géographiques.

Ainsi, ses coups de coeur vont à l'ensemble de l'Asie (à l'exception du Japon) et au Brésil, son marché favori en Amérique latine. " Le Brésil combine les avantages de l'Asie et du Canada : une population jeune, un système bancaire solide et des ressources naturelles abondantes ", dit-il

Les matières premières l'attirent aussi vers l'Australie. " C'est comme le Canada, mais sans la dépendance commerciale aux États-Unis. "

Marc Dalpé joue aussi la carte des marchés émergents avec des sociétés canadiennes qui exportent ou qui ont des projets dans ces pays, comme la pétrolière Canadian Oil Sands, le fournisseur de métaux de base Teck et la firme de génie-conseil SNC-Lavalin.

marie-claude.morin@transcontinental.ca

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