La Bourse, de retour à la normale

Publié le 01/05/2009 à 00:00

La Bourse, de retour à la normale

Publié le 01/05/2009 à 00:00

Selon l'expert Martin Boyer, c'était pendant le marché haussier que la Bourse était déréglée.

La chute actuelle est-elle anecdotique ?

Elle n'est pas anecdotique. C'est une chute importante, un phénomène qui n'a pas été observé depuis longtemps. Mais la Bourse n'est qu'un reflet de la croissance économique. Et celle-ci va revenir. Dans 10 ou 20 ans, nous serons plus riches qu'aujourd'hui, et la Bourse sera plus élevée.

La Bourse est-elle déréglée en ce moment ?

C'est plutôt le contraire. Au cours des dernières années, on a pensé qu'on pouvait acheter des titres qui ne versaient aucun dividende et les voir monter continuellement. C'est cette Bourse-là qui était déréglée !

Le nombre croissant d'investisseurs boursiers, encouragés par Internet, crée-t-il plus de volatilité en Bourse ?

Cela augmente plutôt la quantité d'argent négociée sur les marchés, ce qui crée une demande excédentaire pour des titres. Quand il y a un influx d'argent massif sur le marché, s'il n'y a pas de création d'entreprises pour compenser cette entrée de capitaux, tous les investisseurs se battent pour les mêmes entreprises. Une bulle gonfle, et quand pour une raison quelconque, l'argent cesse d'affluer, elle éclate. Maintenant, il faut donner le temps au marché d'allouer cet argent aux endroits les plus profitables. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain.

Après une telle crise, les investisseurs devront-ils revoir leur tolérance au risque ?

Les gens réagissent en fonction de leur expérience beaucoup plus qu'en fonction de ce qu'ils lisent ou de ce qu'ils savent. Nous savons tous que des récessions frappent. Mais si on n'en a jamais traversé, il est plus difficile d'en imaginer les conséquences. Comme la plupart de gens n'ont pas connu de récession aussi sévère, la crise actuelle forcera probablement certains d'entre eux à comprendre qu'ils sont peut-être moins tolérants face au risque qu'ils ne le pensaient. Je serais d'ailleurs curieux de savoir si un planificateur financier, aujourd'hui, voit une différence dans la manière avec laquelle des clients répondent aux questions qu'il leur pose pour déterminer leur profil de risque.

Pensez-vous que nous devrions revoir la pondération de notre portefeuille et réduire la part d'actions ?

Non. Ce qui devrait avoir un impact sur la pondération de notre portefeuille, ce sont nos choix de consommation dans l'avenir. Si nous prévoyons un achat important, notre retraite, ou tout autre changement majeur dans notre vie, nous pouvons modifier la répartition de notre portefeuille. Mais que l'indice Dow Jones soit à 6 000, à 8 000 ou à 12 000 points ne devrait rien changer.

Si la Bourse rapporte peu au cours des années à venir, comment financera-t-on sa retraite ?

Si au cours des années à venir, le marché boursier est incapable de procurer des rendements moyens d'au moins 6 % plus élevés que les titres sans risque, malheureusement, le seul moyen de financer sa retraite sera de travailler plus longtemps...

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