Emprunter pour investir, une stratégie risquée

Publié le 24/04/2010 à 00:00

Emprunter pour investir, une stratégie risquée

Publié le 24/04/2010 à 00:00

J'envisage d'emprunter une somme de 120 000 $ pour investir, à l'extérieur du REER, dans un nouveau produit d'Industrielle Alliance appelé Ecoflex, et qui est présenté comme un contrat individuel de rente à capital variable non enregistré.

J'y vois plusieurs avantages. D'abord, le taux d'intérêt sur l'emprunt est plus faible que le taux de rendement garanti. De plus, il y a l'avantage fiscal lié au fait que les gains en capital ne sont imposés qu'à 50 %, alors que les intérêts sur l'emprunt sont entièrement déductibles.

Je n'ai pas de dettes; je peux rembourser le capital et les intérêts à raison de 10 000 $ par an, et j'espère continuer de travailler pendant trois ou quatre ans.

Quels sont les risques liés à ce genre d'emprunt ?

- Vinh Nguyen

Je ne connais pas le produit dont vous parlez, mais il paraît attrayant.

Toutefois, je vous invite à la prudence, et ce, pour plusieurs raisons. La première est liée à votre âge. Je déduis que vous approchez de la retraite; vous devriez donc protéger votre capital, en réduisant la part d'actions dans votre portefeuille, et surtout, en évitant toute dette.

De plus, je vous invite à vous informer sur les aspects irritants de ce genre de contrats. Par exemple, quels sont les frais directs et indirects ? Quelles sont les pénalités si vous décidez de vendre votre placement avant échéance ?

Car si le genre de stratégie que vous envisagez est attrayant en apparence, voici le piège dans lequel tombent trop d'épargnants. L'investisseur s'endette lorsque la Bourse s'envole. Il se fait dire que si les marchés boursiers procurent un rendement de 6 ou 7 % par an tandis qu'il ne paie que 4 % d'intérêt, il ne peut que s'enrichir au moyen de l'effet de levier. Toutefois, lorsque les marchés boursiers dégringolent, l'épargnant panique et a tendance à liquider ses positions après avoir perdu une bonne partie de son capital. Tout ce qui lui reste, c'est une dette !

J'ai vu trop de cas semblables pour vous recommander ce genre de produit (il faut avoir des nerfs d'acier pour tolérer les fluctuations boursières; c'est encore plus vrai quand vous vous endettez pour investir).

En terminant, je tiens à vous préciser que les frais d'intérêt sont déductibles à 100 % au fédéral, mais pas au Québec; vous ne pouvez les déduire qu'à concurrence de vos revenus de placement.

Pas de RAP pour une maison en Floride

Mon père, retraité de 75 ans, est propriétaire d'une maison et d'un chalet au Québec. L'an dernier, j'ai acheté avec lui une petit condo en Floride, que nous avons payé comptant.

Récemment, il a entendu sur les ondes de Radio Floride un conseiller financier affirmer qu'il pourrait retirer jusqu'à 25 000 $ de son FERR, sans retenue d'impôt, pour l'achat d'une première propriété en Floride, même s'il avait déjà une propriété au Québec. Il semble même qu'il n'aurait pas à rembourser progressivement ce retrait, mais qu'il pourrait plutôt rembourser le montant total seulement dans 15 ans. Le conseiller mentionnait même que ni remboursement, ni impôt n'étaient exigé s'il y avait décès avant remboursement, soit avant la 15e année.

Cela semble trop beau pour être vrai. Qu'en est-il exactement ?

- C.G.

Vous connaissez le dicton : si c'est trop beau pour être vrai, c'est faux. Eh bien, c'est le cas ici !

Le régime d'accession à la propriété (RAP) permet de retirer jusqu'à 25 000 $ de son régime enregistré d'épargne-retraite (REER), et non du fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), sans que le montant du retrait soit comme considéré comme un revenu pour acheter une habitation admissible.

Or, pour être admissible au programme, l'habitation doit être située au Canada, car nos gouvernements n'ont aucune raison d'inciter les Canadiens à investir aux États-Unis.

Déduction pour amortissement d'un immeuble : précision

Dans ma dernière rubrique, j'ai fait une erreur dans le calcul du gain en capital à la vente d'un immeuble.

Il aurait fallu lire que pour un immeuble acheté 100 000 $ en 2005 et vendu 200 000 $ en 2025, et pour lequel la déduction pour amortissement a totalisé 25 000 $, le gain en capital s'établit à 100 000 $ (200 000 $ - 100 000 $) et la moitié de ce gain sera imposable, soit 50 000 $.

De plus, la déduction de 25 000 $ pour amortissement doit être ajoutée aux revenus. Il faudra donc ajouter un montant de 75 000 $ (50 000 $ + 25 000 $) aux revenus imposables en 2025.

bernard.mooney@transcontinental.ca

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