Cours de " nature humaine "

Publié le 01/04/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:24

Cours de " nature humaine "

Publié le 01/04/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:24

Pourquoi n'enseigne-t-on pas à l'université les fondements de la nature humaine ? C'est d'autant plus étonnant qu'il s'agit d'un sujet documenté qui n'a pas évolué depuis 6 000 ans ! Il est vrai que Darwin a démontré qu'il y a bien eu une évolution, mais qu'elle a été très petite durant ces 6 000 ans. On a aussi découvert que la nature humaine change peu selon l'individu.

Puisque la nature humaine n'a pas changé, elle est raisonnablement prévisible. On sait que dans l'ensemble, les émotions délogent la raison. La cupidité fait appel à la raison pour satisfaire l'émotion, cependant, l'inverse se produit rarement. Une fois de plus, nous avons pu constater récemment que la cupidité extrême peut mener à la catastrophe - cette fois-ci, grâce aux outils de communication modernes à l'échelle planétaire. La cupidité a maintenant fait place à une émotion tout aussi forte, voire plus forte encore, la peur. Contrairement à la cupidité, la peur est une émotion qui ne fait pas appel à la raison. Quand elle est intense, la peur paralyse. Toutefois, lorsque celle-ci s'apaise légèrement, la raison reprend le dessus. Cela s'est vu en temps de guerre. D'après moi, c'est la raison pour laquelle les États-Unis ont eu leurs meilleurs gouvernements à de telles périodes : il suffit de penser à Washington, à Lincoln, à Franklin Roosevelt et à Truman. On ne peut pas en dire autant dans les moments où la cupidité prend les devants, et la période allant de 2002 à 2007 le démontre de manière éloquente.

Les gens qui ne tirent pas de leçons du passé sont condamnés à répéter les mêmes erreurs. Dès 2004, au début du boom immobilier, on pouvait déjà voir les signes des temps difficiles qui s'annonçaient. Cela n'a pas empêché des banquiers conservateurs de faire fi de la logique pour s'enrichir. Il était impossible que les prix des maisons ne puissent croître à long terme qu'au rythme combiné de la productivité et de l'inflation. Leur prix a doublé de 2002 à 2007, et pourtant, des prêts hypothécaires qui représentaient 95 ou 100 % des prix des maisons et qui dépassaient jusqu'à 100 % la ligne de ten-dance des prix ont été consentis. Ce qui motivait les banquiers ? Obtenir des commissions importantes, recevoir des primes plus élevées et faire grimper les cours boursiers.

La fête est finie. Pendant les années de vaches grasses, nous aurions dû accumuler des surplus en prévision des années de vaches maigres. En Amérique du Nord, les taux d'épargne personnelle des cinq dernières années frôlent le zéro, et l'endettement personnel par rapport au revenu est supérieur de 60% à celui qui est observé en temps normal. Le Canada a eu la sagesse d'accumuler des surplus. Pas les États-Unis sous l'administration de George W. Bush. Les guerres inopinées et les baisses d'impôt ont gonflé à bloc la dette publique. Peu de leçons ont été tirées du passé - la cupidité et la stupidité régnaient en maîtres.

Ce serait une bonne idée d'enseigner la " nature humaine ". Une personne avertie en vaut deux. Si cet enseignement avait déjà été au programme, cela aurait permis de limiter la cupidité des 15 dernières années. L'être humain est responsable à 100 % des malheurs actuels de la planète. Et 95 % de ceux-ci auraient pu être évités.

stephen.jarislowsky@transcontinental.ca

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