Comment sortir de ce bourbier ?

Publié le 01/05/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:18

Comment sortir de ce bourbier ?

Publié le 01/05/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:18

Il est probable que nous soyons actuellement en période de dépression. Ce phénomène s'observe après la formation d'une grande bulle financière. Cette fois, l'affaissement du marché résidentiel a eu des effets déflationnistes, tout comme l'éclatement de la bulle des matières premières. Les gens n'avaient pas épargné, et leur taux d'endettement atteignait 60 % environ, un niveau trop élevé, même en temps normal.

Les banques se sont retrouvées aux prises avec une multitude de prêts " toxiques ". Les sources de financement se sont raréfiées, les banques s'efforçant elles aussi de rééquilibrer leur bilan.

Les particuliers, les sociétés et les gouvernements locaux se sont également empressés de sabrer leurs dépenses, mais il était trop tard pour revenir à un bilan assaini. Les marchés financiers ont plongé. Les réductions de dividendes qui visent à assainir les bilans des entreprises nuisent également aux placements et font reculer les cours boursiers. Il s'ensuit que les valeurs des caisses de retraite et des fonds de dotation fondent, provoquant du coup d'autres compressions.

La faiblesse de la demande a fait chuter les bénéfices des entreprises et fermer des usines, ce qui a entraîné des pertes d'emplois. Les recettes fiscales ont fléchi, si bien que le gouvernement affiche un manque à gagner qui entraîne des déficits. Pour sortir de la déflation et pour favoriser la création d'emplois, le gouvernement devra stimuler l'économie. L'inflation est souhaitable dans le sens qu'elle pousserait les gens à retirer l'argent des banques afin de l'investir. Toutefois, les banques doivent d'abord retrouver leur position antérieure.

Les problèmes se sont aggravés parce que le gouvernement tarde à agir et qu'un grand nombre des mesures mises en oeuvre sont tombées à plat jusqu'à maintenant. Des taux d'intérêt trop bas retardent la restructuration des bilans.

Le gouvernement doit absolument extirper les actifs " toxiques " du bilan des banques et des compagnies d'assurance. Le dernier plan n'est pas convaincant et jus-qu'à présent, les autres tentatives faites en ce sens n'ont guère eu d'effet. La faiblesse des taux d'intérêt n'incite pas les gens à emprunter quand ils peinent à réduire leur endettement et à épargner de nouveau.

D'autre part, les dépenses importantes en infrastructures et la création d'emplois qui en découlera causeront des déficits si colossaux que la déflation se transformera en inflation. La dernière fois que cette conjoncture a été observée, c'est la guerre qui a contribué à rétablir l'économie. Or, des dépenses en infrastructures de même ampleur peuvent donner les mêmes résultats. Seule l'inflation peut aujourd'hui faire grimper la valeur des actifs en dollars. Les dettes des consommateurs sont trop considérables pour qu'ils puissent les réduire assez rapidement, et seulement la productivité du pays et l'inflation peuvent faire augmenter les prix des maisons. L'inflation représente donc le remède au surendet-tement des consommateurs, mais elle sous-entend des déficits énormes. Tout cela est bien malheureux, mais existe-t-il une autre solution ?

AUTRES BULLES, AUTRES CRISES

En 1929, la bulle était immobilière, mais surtout boursière. Puis, au début des années 1970 est apparue la bulle des actions des " nifty fifty ", ces entreprises dont les ratios cours-bénéfices ont atteint 50 avant de tomber à 10. En l'an 2000, la bulle techno a éclaté mais sans engendrer de dépression, car la Réserve fédérale américaine a tellement baissé ses taux qu'elle a favorisé la formation d'une bulle immobilière, elle-même suivie d'une bulle des matières premières.

stephen.jarislowsky@transcontinental.ca

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