Le livre comprenant la page à laquelle nous référons s'intitule ''The Snowball'', le tout dernier ouvrage traitant de Warren Buffett, avec la pleine collaboration de ce dernier.
Si vous vous êtes longtemps demandés comment M. Buffett a pu déclarer qu'avec 1 million de dollars, il peut garantir un rendement de 50% par année, et bien cette page fournit une partie de la réponse. On y mentionne que Warren aimait rechercher ses titres dans des bourses comme le ''pink sheets'' ou tout autre source peu prisée par les investisseurs. À la page 194, c'est en ces termes qu'on en parle : ''One of his favorites sources was the pink sheets. (...) No compagny was too small, no detail too obscure. "
Actuellement, nous trouvons régulièrement des aubaines à la bourse de New-York. Dans quelques années, il sera sûrement difficile de le faire. C'est pourquoi il faut souvent se tourner vers les titres qui sont négligés de tous. Le pink sheets constitue un endroit idéal pour trouver des perles. Cette bourse a très mauvaise réputation. Et avec raison! Nous y retrouvons un tas de détritus : des compagnies qui ont échoué, des compagnies en pleine transition, des véhicules financiers peu orthodoxes, etc. Si vous souhaitez perdre de l'argent de façon assurée, constituez-vous un portefeuille en sélectionnant des titres de cette bourse totalement au hasard. Frustrations garanties! (Notez que la majorité des titres ne peuvent pas être vendus à découvert!)
Cependant, c'est grâce au nombre impressionnant de compagnies ignorées, douteuses ou difficiles d'accès que certaines perles restent bien cachées, à l'abri des analystes. Qui plus est, cette bourse est si obscure pour le commun des mortels que la plupart des fonds de pension excluent tout titre s'échangeant uniquement sur ce marché. Des situations très intéressantes alors sont créées.
Par exemple, Coachmen Industries (COHM-PK) était listé sur la bourse de New-York il y a quelques semaines. Cette compagnie oeuvre dans le domaine des maisons préfabriquées. Comme la valeur boursière de la compagnie s'est effondrée, ils ont dû se délister, car l'entreprise ne rencontrait plus les exigences de taille minimale. Elle s'est donc retrouvée sur le pink sheets.
Les gestionnaires de fonds qui détenaient ce titre ont dû le liquider à la hâte! Aussitôt retiré de la bourse new-yorkaise, le titre explosa, passant de 0,30$ à 1,30$ en quelques jours, pour finalement se rétablir à environ 0,90$. Bien sûr, une bonne nouvelle avait été annoncée entretemps, mais elle ne justifiait pas à elle seule cette variation, surtout lorsque l'on considère qu'il y avait plus de 1$ net par action en encaisse au bilan.
Coachmen Industries ne constitue qu'un exemple parmi tant d'autres. Ce qu'il faut retenir, c'est que les titres qui se transigent uniquement sur cette bourse ne sont pas à la portée des fonds mutuels, des fonds de pension et bien d'autres structures d'investissement. Qui plus est, ils ne sont pas admissibles aux REER.
Remarquez que M. Buffett n'a pas spécifié qu'il pouvait faire 50% de rendement annuel dans un type de véhicule financier en particulier. Plus les contraintes sont élevées, plus il sera difficile de rencontrer cet objectif. Il ne faudrait pas non plus conclure que l'on peut faire au moins 50% par année si on utilise les mêmes méthodes que M. Buffett. Ce dernier consacrait énormément de temps à la recherche de titres, sans compter qu'il avait beaucoup de talent dans ce domaine.
Pour en revenir au pink sheets, notez qu'il inclut également des compagnies très connues, comme Bombardier. On y retrouve donc de tout! C'est à cet endroit par contre qu'on peut trouver les titres les plus négligés.
Comme nous sommes en pleine crise financière et que les grandes bourses se sont effondrées de 50%, il n'est pas nécessaire de chercher trop loin pour trouver des aubaines. Dans quelques années cependant, ce pourrait être le cas. Un investisseur peut alors commencer dès maintenant à se familiariser avec cette bourse très peu conventionnelle.
Un lien menant au site : http://www.pinksheets.com/pink/index.jsp
