Assurance habitation : encore des locataires non assurés

Publié le 30/03/2016 à 09:45

Assurance habitation : encore des locataires non assurés

Publié le 30/03/2016 à 09:45

Légalement, rien n’oblige les locataires à prendre une assurance habitation. S’en passer est pourtant risqué et ce, même si la valeur des biens possédés est faible.

Selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC), le quart des locataires ne seraient pas assurés. Le mythe selon lequel ils sont couverts par l’assurance de leur propriétaire reste encore tenace. « C’est faux, rétorque Patrick Bouchard, courtier en assurances de dommages et président du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec. L’assurance du propriétaire ne couvre ni les meubles du locataire, ni sa responsabilité civile. »

Si par négligence ou par maladresse, un locataire est à l’origine d’un incendie ou d’un dégât des eaux, il devra payer les dommages causés. Un simple oubli de fermer un robinet peut inonder une tour sur plus d’une dizaine d’étages et rendre inhabitables plusieurs appartements le temps d’y faire des travaux. La facture est parfois tellement élevée que certaines personnes doivent déclarer faillite. « Il est inconcevable de louer un logement sans prendre d’assurance », souligne-t-il.

Pas si cher

Autre idée reçue sur l’assurance habitation : son coût. « Les gens pensent que c’est dispendieux mais souvent ils n’ont pas vérifié », regrette Line Crevier, porte-parole et responsable des affaires techniques au BAC. Pourtant, il est possible de se couvrir pour moins de 15 dollars par mois. « S’assurer coûte moins cher que d’avoir le câble », insiste Patrick Bouchard.

Les petits budgets peuvent jouer sur la franchise pour faire baisser la prime. « Cela vaut la peine de demander une réduction de la prime si on augmente la franchise, indique Line Crevier. Mais, attention, il faut être capable de payer franchise en cas de sinistre. » Pour réduire la facture, on peut aussi se tourner vers l’assureur de son auto afin de bénéficier d’un rabais. Se renseigner auprès de son organisation professionnelle est également utile car certains ordres ont négocié des prix spéciaux pour leurs membres.

Les assurances à risques spécifiés tendent à être moins dispendieuses que les assurances tous risques, dont la portée est plus large.

À éviter

Les locataires non assurés croient, à tort, que leurs meubles ont peu de valeur. Quand on a tout perdu, remplacer la totalité de ses biens en même temps fait mal au portefeuille, même si on est un adepte des achats d’occasion.

Quand ils s’assurent, les Québécois tendent également à sous-estimer la valeur des biens déclarés et à ne pas faire d’inventaire. « Cela aide pourtant à déterminer la valeur des biens, met en avant Jannick Desforges, directrice du service des affaires institutionnelles et de la conformité à la Chambre de l’assurance de dommages. En plus, l’inventaire est désormais plus facile à réaliser en prenant des photos grâce à son téléphone intelligent. »

Pour être bien protégé, attention aussi à bien préciser à l’assureur si l’on travaille à la maison ou pas. « Même si l’on n’utilise qu’un ordinateur et qu’on en tire un revenu minimum, il faut déclarer toute activité professionnelle à domicile, souligne-t-elle. Car, en cas de sinistre, l’assureur peut décider d’annuler la police ou de n’indemniser que partiellement l’assuré, estimant que la prime aurait été plus élevée s’il avait su que la personne travaillait de chez elle. »

 

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