Assis sur mon tracteur


Édition de Juin 2023

Assis sur mon tracteur


Édition de Juin 2023

Par Claudine Hébert

(Photo: 123RF)

Que ce soit pour transporter de la terre et du gravier, creuser des trous, tondre le gazon ou encore déneiger sa cour l’hiver venu, avoir son propre tracteur, c’est pratique. Or, posséder ce jouet d’enfance grandeur nature n’est pas à la portée de toutes les bourses.

Selon le plus récent rapport publié par la société américaine Arizton, il s’est vendu au Canada en 2021 plus de 21 000 tracteurs dits résidentiels, destinés essentiellement à des travaux comme la tonte de gazon et le jardinage.

Dans la Belle Province, les versions miniaturisées du tracteur agricole, dont la puissance du moteur ne dépasse pas 50 chevaux, comptent pour près de 4000 ventes par année. «Ce qui fait du Québec un des marchés les plus vigoureux dans cette catégorie», soulève Mike Bender, directeur des ventes nationales à Kubota Canada.

Pour les petits tracteurs qui servent principalement à tondre le gazon, la facture peut osciller entre 2000 $et 17 000 $selon les marques. La puissance du moteur à quatre temps, la largeur du plateau de coupe (que l’on aime le plus large possible, selon la grandeur du terrain), la garantie sur les pièces et la main-d’oeuvre ainsi que la qualité des protecteurs de lames, le type de roues et le confort du siège vont influencer le prix de la machine.

 

Bon prix, mais…

La plupart des quincailleries, dont Rona et Home Depot, proposent pour moins de 4000 $ des modèles dont la puissance du moteur peut atteindre 20 chevaux. Ceux-ci conviennent généralement à la tonte d’un terrain d’une superficie de moins de 8360 mètres carrés (90 000 pieds carrés). Bien que leur prix soit alléchant, il est de mise de faire quelques recherches sur les marques proposées avant de sortir sa carte de crédit. Notamment pour en savoir plus sur l’approvisionnement de pièces en cas de bris. Vérifier si l’atelier mécanique situé dans son voisinage peut veiller à l’entretien et aux éventuelles réparations de l’appareil fait aussi partie de la liste des devoirs du consommateur averti.

 

Des grandes marques un peu partout

Jeter son dévolu sur une marque reconnue mondialement, telle John Deere ou Kubota, fera instantanément grimper le prix du tracteur. Au fil des années, ces fabricants ont acquis la réputation de proposer des produits fiables et de haute qualité. En plus d’offrir des garanties sur les pièces et la maind’oeuvre qui varient entre deux et six ans, ils ont la particularité d’être présents un peu partout sur le territoire québécois. «Un facteur non négligeable pour bénéficier d’un meilleur service après-vente», signale Sébastien Désy, conseiller aux ventes à la succursale lavalloise du concessionnaire John Deere JLD-Laguë.

JLD-Laguë compte 15 succursales au Québec, soit la moitié de la trentaine d’adresses John Deere dans la province. Ce manufacturier remporte d’ailleurs la palme du plus grand nombre de succursales au Québec, suivie par Kubota, qui y compte une quinzaine de points de vente.

 

Des solutions robustes

À moins de favoriser les modèles d’entrée de gamme de ces grandes marques, il faut prévoir entre 6000 $ à 15 000 $pour des tracteurs plus robustes et mieux équipés. À titre d’exemple, le GR2120 de Kubota, doté d’un moteur diesel de 17 chevaux, d’une transmission quatre roues motrices et d’un plateau allant de 121 à 137 cm (48 à 54 pouces), est affiché à partir de 14 663 $ avant les taxes et les frais de transport et de préparation. Une souffleuse à neige et un ramasseur d’herbe peuvent venir bonifier le produit pour 8000 $ de plus , fai t remarquer Jean-François Picard, copropriétaire et directeur des ventes du concessionnaire Kubota Drummondville. Les modèles de la série BX, vendus à partir de 16 750 $, offrent même l’option de la cabine chauffée, ajoute-t-il. Un ajout d’environ 10 000 $.

Pour un mini-tracteur qui permet d’effectuer des travaux d’aménagement plus costauds, il faut prévoir au minimum entre 20 000 $ et 30 000 $. L’un des appareils les plus populaires chez le fabricant John Deere ces jours-ci, le 1025R (moteur diesel 23,9 chevaux, raccord hydraulique en un seul point, garantie de six ans), est affiché à partir de 23 085 $avant taxes et frais de transport. «C’est comme un couteau suisse, mais pour lequel le client choisit les équipements désirés», illustre Sébastien Désy.

Plus de 95 % des consommateurs qui optent pour ce type de tracteur compact vont acheter le chargeur avant, indispensable pour transporter de la terre, du gravier et autres matières, souligne le conseiller aux ventes. Un accessoire qui hausse la facture d’au moins 5000 $ à 7000 $, selon la capacité de chargement. Si l’utilisateur souhaite y adjoindre une pelle rétrocaveuse, il doit ajouter un autre 10 000 $ à 12 000 $. Bref, la facture totale dépasse les 40 000 $. Et même davantage si le «couteau suisse»se voit bonifié d’autres instruments comme une tondeuse ventrale, des chaînes antidérapantes, un souffleur ou encore un grappin.

Les marques reconnues ont par ailleurs l’avantage d’être conçues pour faciliter l’installation (et la désinstallation) de chacun de leurs accessoires. Des manoeuvres qui s’effectuent généralement en un clin d’oeil. «Maximum cinq minutes», promettent les conseillers interrogés.

 

Les autres frais

Outre l’achat du tracteur et de ses instruments, il faut prévoir l’achat de carburant. Chaque plein coûtera entre une vingtaine et une quarantaine de dollars selon la capacité du réservoir et la source d’énergie utilisée. À ce propos, si les petits tracteurs pour tondre le gazon fonctionnent généralement à l’essence, la plupart des modèles compacts carburent au diesel. Réputées pour la durabilité et la longévité de leur mécanique, ces machines sont également de conception plus robuste. Ce qui se reflète dans le prix.

Il y a aussi les frais d’entretien, notamment les changements d’huile et de filtre qui doivent être effectués chaque année ou selon l’utilisation. Car contrairement aux véhicules routiers dont le changement d’huile tient compte du kilométrage effectué, celui du tracteur relève du nombre d’heures d’utilisation. Généralement, l’huile d’un petit tracteur de gazon doit être changée toutes les 100 heures d’utilisation. Il est possible d’attendre jusqu’à 250 heures pour les modèles compacts.

Les plus bricoleurs feront eux-mêmes leur entretien et s’en tireront pour moins d’une cinquantaine de dollars pour le tracteur de gazon et environ 200 $ pour les tracteurs plus puissants. Autrement, il faudra prévoir une visite dans un atelier de mécanique ou au garage du concessionnaire, où il en coûtera facilement le double selon les modèles.

Cette visite se traduira également par des frais de transport variant de 100 $ à 250 $ selon la distance s’il faut recourir à un service de remorquage. Plusieurs concessionnaires vont également proposer le service d’entretien à domicile. Un privilège qui s’élèvera facilement à plus de 500 $, en incluant les produits nécessaires, le taux horaire de l’employé et ses frais de déplacement.

 

Acheter neuf ou d’occasion ?

Se procurer un tracteur usagé demeure une bonne option pour ceux et celles qui veulent diminuer leur coût d’achat de 25 % à 40 %. D’autant plus que sa durée de vie peut facilement atteindre les 4000 heures d’utilisation. Compte tenu de la hausse des taux d’intérêt, il peut toutefois s’avérer plus avantageux d’acheter un tracteur neuf auprès d’un concessionnaire, surtout si ce dernier offre des formules à 0 % d’intérêt. «Il y a aussi l’option de la location, rappelle Jean-François Picard. Populaire pour l’acquisition de produits agricoles, cette formule s’invite de plus en plus dans l’univers des tracteurs résidentiels.»Une option, précise-t-il, qui permet de réduire les mensualités jusqu’à 30 %.

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