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Washington — L’inflation s’est montrée toujours très forte en janvier aux États-Unis, ralentissant moins qu’attendu par rapport à l’an dernier, et enregistrant même, par rapport au mois précédent, sa première accélération depuis quatre mois.
Les prix à la consommation ont augmenté de 6,4% sur un an, contre 6,5% le mois précédent, selon l’indice CPI publié mardi par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites, notamment.
Le ralentissement est moins fort qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 6,2% d’inflation, selon le consensus de MarketWatch.
Il s’agit, cependant, de la plus faible progression depuis octobre 2021.
Et sur un mois seulement, l’inflation a même de nouveau accéléré, pour la première fois depuis le mois de septembre, grimpant à 0,5%, contre 0,1% le mois dernier, selon des données révisées en hausse par rapport à la publication initiale.
Le CPI «est plus fort que prévu», a commenté dans une note Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics.
«Il y a des risques que l’inflation soit plus élevée que prévu au premier semestre de cette année», a-t-il souligné, mais elle «devrait se modérer plus sensiblement au second semestre de cette année, alors que la désinflation des biens s’intensifie et que l’inflation des services culmine».
Un vent d’optimisme avait pourtant soufflé en décembre, lorsque l’inflation avait fortement ralenti.
Taux plus élevés
La Banque centrale américaine (Fed) est à la manœuvre pour juguler l’inflation. Son président Jerome Powell a récemment prévenu que le processus de «désinflation a commencé», mais que la route s’annonce «longue, voire cahoteuse».
«Pour les membres de la Fed, ce lent repli de l’inflation ne fait que justifier l’idée qu’il faut garder les taux plus élevés plus longtemps», a indiqué Rubeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.
Ces chiffres devraient en effet convaincre l’institution monétaire de la nécessité de continuer à relever les taux, et de les garder élevés pendant longtemps.
Cela pousse en retour les banques commerciales à octroyer des taux plus élevés pour les prêts, qu’ils soient immobiliers, automobiles ou encore à la consommation, décourageant ainsi les ménages d’acheter. Un processus qui doit in fine réduire la pression sur les prix.
D’autant plus que la pénurie de main-d’œuvre, qui contraint les employeurs à augmenter les salaires pour attirer et conserver leurs employés, reste forte.
«Les tensions persistantes sur le marché du travail exercent des pressions à la hausse sur l’inflation», a ainsi indiqué lundi matin une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman.
Le marché de l’emploi a fait montre d’une santé éclatante en janvier, avec un taux de chômage tombé à 3,4%, soit plus bas qu’avant le Covid-19, et avec plus d’un demi-million d’emplois créés.