Frais de cartes de crédit: les commerçants réclament plus d'Ottawa

Publié le 19/01/2010 à 16:50

Frais de cartes de crédit: les commerçants réclament plus d'Ottawa

Publié le 19/01/2010 à 16:50

La Coalition québécoise contre la hausse des frais de transaction par carte de crédit et de débit représente 35 000 établissements. Photo : Bloomberg

Les membres de la Coalition québécoise contre la hausse des frais de transaction par carte de crédit et de débit s’attendent à plus du gouvernement fédéral qui tente de mieux encadrer les pratiques de cette industrie.

De manière générale, les membres de cette coalition en ont contre le manque de transparence de l’industrie, la rigidité des contrats qui les lient pendant des années, et l’augmentation importante des frais qui leur sont imposés depuis quelques années par les compagnies de crédit, telles Visa et Mastercard.

VIDÉO : David Labrosse, analyste-recherchiste de l'Association des restaurateurs du Québec, résume le point de vue de la Coalition.

Entre 2007 et 2008, par exemple, cette augmentation des coûts auraient atteint 4,5 milliards (G) de dollars au Canada. Une situation que les membres de la coalition disent ne plus pouvoir tolérer.

Exaspéré, Michel Dépatie, propriétaire du Métro Dépatie, à Laval, explique avoir connu une hausse de 50% de frais facturé par Visa en deux ans.

Ces frais s’élèvent généralement entre 1,5% et 2,5% des transactions enregistrées, soit à peu de choses près l’équivalent de la marge bénéficiaire moyenne de certaines catégories de commerçants, comme dans le secteur de l’alimentation. «Ils viennent carrément chercher nos bénéfices nets», explique Michel Dépatie.

Consultation publique

Ce dernier s’exprimait ainsi à l’occasion d’une rencontre de presse organisée ce matin, simultanément dans cinq régions du Québec, par la Coalition québécoise contre la hausse des frais de transaction par carte de crédit et de débit. Ce regroupement regroupe 12 associations représentant 35 000 commerçants au Québec, allant des détaillants aux hôteliers, en passant par les quincaillers, les restaurateurs et les pétrolières indépendantes.

Cette rencontre coïncidait avec le dépôt officiel du mémoire de la Coalition à la consultation mené par le ministre Flaherty sur le Code de conduite proposé en nomvembre à l’industrie canadienne des cartes de crédit et de débit.

La situation devient plus problématique, à mesure que l’utilisation des cartes de crédit se popularise et que les émetteurs de ces cartes redoublent d’imagination pour introduire des nouveaux produits,  chaque fois plus dispendieux pour les détaillants.

Utilisateur payeur?

Actuellement, un peu plus des trois quarts des transactions au pays sont faites à l’aide d’une carte de crédit ou de débit, explique David Labrosse, analyste pour l’Association des restaurateurs du Québec. Mais dans certains secteurs, telle que l’hôtellerie l’utilisation des cartes de crédit peut être encore plus élevée.

Luc Harnois, du groupe Harnois, déplore que l’ensemble des consommateurs finit par payer la note pour ceux qui paient à crédit. En effet, les contrats actuels les empêchent discréminer les consommateurs selon leur mode de paiement.

Dans son mémoire de 31 pages, la Coalition propose que les compagnies de cartes de débit et de crédit soient soumis à une plus grande transparence, tant auprès des commerçants que des consommateurs.

Les commerçants demandent également d’être informé 90 jours à l’avance de toute modification relative aux frais de transaction, d’avoir la possibilité d’annuler un contrat à la suite d’une telle modification, de refuser une carte de crédit ou de débit,  et d’accorder des avantages à des clients selon leur mode de paiement, au désavantage par exemple des détenteurs de cartes « boni » et « privilège », aux frais bien plus élevés pour les commerçants.

 

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