Shopify rate légèrement la cible (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de CAE, Bombardier, Shopify? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
CAE (CAE, 37,09 $): une acquisition qui élargit ses perspectives
Bien qu’il lui manque certaines données, Doug Taylor de Cannacord Genuity croit que l’acquisition de la division d’exploitation aérienne AirCentre de l’américaine Sabre par CAE de 393 millions de dollars américains (M$ US) sera rentable.
La cession de cette branche devrait avoir un effet relutif sur les résultats de l’entreprise montréalaise, si AirCentre parvient à retrouver son niveau de performance prépandémique. Ses revenus et son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) étaient alors respectivement de 150 M$ US et de 55 M$ US. En se fondant sur la performance prépandémique de Sabre’s Airline, l’analyste de Canaccord Genuity croit que CAE déboursera environ 7 fois le bénéfice d’exploitation d’avant la pandémie alors que ses propres actions s’échangent à un multiple de 16 fois le sien.
Dans le communiqué de presse annonçant cette acquisition, on laisse présager une hausse du bénéfice par action de près de 5% de même que de ses flux de trésoreries dans l’année qui suivra la conclusion de cette transaction, au cours du premier trimestre de 2022.
Elle est financée à même les liquidités de CAE.
Si AirCentre sous-performe légèrement, alors que le marché de l’aviation civile reprend tranquillement des forces, la synergie de cette offre avec les clients actuels de CAE est idéale. D’autant que ça permet à l’entreprise spécialisée dans la formation de pilote de poursuivre son accompagnement au-delà de ce qu’elle offrait jusqu’à présent.
Cette ancienne division du spécialiste de logiciels de gestion de voyages et d’hébergement comprend des outils, pour gérer les vols et l’équipage notamment, principalement vendus sous forme de SaaS.
À défaut d’avoir des données plus récentes, Doug Taylor a révisé son modèle pour y inclure l’ajout de cette branche, en tablant sur des revenus qui devraient être 25% inférieurs au niveau prépandémique. Il mise sur une acquisition qui sera effective à parti du 31 mars 2022.
Malgré cet ajout, son cours cible demeure à 40 $ et il recommande toujours de garder ses titres, car l’action de CAE s’échange encore au-dessus de sa valorisation, et ce, même si l’incertitude persiste du côté des prévisions des ventes.
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Bombardier (BBD.B, 2,02 $): sa dette continue sa descente
Bombardier a encore une fois livré de solides résultats meilleurs que prévu, ce qui indique qu’elle parviendra à atteindre ses cibles de 2021, estime Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.
Le 28 octobre dernier, le fabricant de jets d’affaires a dévoilé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté (BAIIA) de 142 millions de dollars (M$), ce qui a dépassé les attentes de l’analyste et du consensus, qui tablaient respectivement sur 131 M$ et sur 136 M$. Ses revenus ont atteint 1,4 milliard de dollars (G$), notamment grâce à une forte demande pour ses appareils.
Ses flux de trésorerie se sont établis à 100 M$, en hausse de 747 M$ par rapport à la même période en 2020. Walter Spracklin et ses homologues étaient bien moins optimistes, ayant misé sur un flux négatif de 339 M$, ou de 92 M$. Bombardier a aussi fait remarquer qu’elle a fait de gros efforts pour réduire la taille de sa dette, et du même coup son levier d’endettement, au cours du trimestre, tout en diminuant ses coûts surtout du côté du Global 7500. Elle en collecte les fruits aujourd’hui.
Ces résultats ont conforté l’analyste dans sa position à l’égard du titre et la direction dans ses objectifs, certes plus prudents, mais qui rassurent les actionnaires lorsqu’ils sont remplis. Elle a ainsi confirmé qu’elle atteindrait ses prévisions pour l’exercice 2021, voire les dépasserait, et ce, bien qu’elles aient été revues à la hausse au dernier trimestre afin de mieux refléter sa meilleure gestion et des tendances de marché. Couplé à un accroissement de l’intérêt pour ses avions d’affaires, cela réduit grandement l’écart de valorisation avec ses pairs qui se trouve présentement à 30%, estime l’analyste de RBC Marchés des capitaux.
Depuis le début de l’année, l’utilisation de ses appareils est en hausse et l’industrie gagne en confiance à mesure que les taux de vaccination augmentent et que les restrictions aux frontières s’estompent, fait remarquer Walter Sparklin. Un tel contexte devrait doper la croissance de la demande pour le catalogue de Bombardier, croit l’analyste.
Il estime d’ailleurs que l’entreprise, qui dit ne pas trop être affectée par les bris dans la chaîne d’approvisionnement, devrait être en mesure de poursuivre sur sa trajectoire. Au troisième trimestre seulement, elle a livré 9 appareils Global 7500.
C’est pourquoi ses attentes demeurent dans l’ensemble identiques, bien qu’il les ait légèrement ajustées en fonction de ces résultats meilleurs que prévu. Il maintient son cours cible à 2,75 $.
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Shopify (SHOP, 1688,63 $): elle rate (pour la première fois) la cible
Peu avant l’ouverture des marchés du 28 octobre, Shopify a publié des résultats de son troisième trimestre de l’exercice 2021 légèrement sous les attentes de Martin Toner, de ATB Capital Market.
L’entreprise d’Ottawa a dévoilé un chiffre d’affaires consolidé de 1123,7 millions de dollars (M$) ratant la cible de l’analyste de 2%. C’est la première fois qu’elle ne répond pas à ses attentes depuis que son titre se négocie à la Bourse de Toronto.
Ses marchands ont généré 41,8 milliards de dollars en volume brut de biens vendus, ce qui constitue une augmentation de 35% par rapport à la même période l’an dernier, mais tout de même 3,6% sous les prévisions de l’analyste. Ça correspond néanmoins à 10,8 G$ de plus qu’au troisième trimestre de 2021.
Son service aux commerçants continue de gagner des adeptes, puisque ses revenus ont atteint 787,5 M$, soit une hausse de 50,8% par rapport au troisième trimestre de 2020. Ses revenus opérationnels ajustés de 140,2 M$ composent 12% de son chiffre d’affaires, alors que sa solution par abonnement représente 37,1%.
Shopify s’attend à ce que les ventes de ses utilisateurs augmentent plus rapidement que le reste du marché à l’approche du temps des Fêtes, rapporte Martin Toner.
L’analyste estime que la hausse des ventes en ligne devrait retrouver une cadence plus modérée alors que les mesures sanitaires sont retirées et qu’un retour à la vie normale semble tranquillement se dessiner, ce qui devrait régulariser la croissance de ses revenus.
Du même avis, l’entreprise fait remarquer que ses recettes sont mieux balancées entre les différents trimestres que pour le passé. Toutefois, les défis liés à l’approvisionnement pourraient accroître les délais et les coûts, ce qui pourrait affecter la vente en ligne.