Horticulture : des besoins constants de travailleurs

Publié le 23/10/2019 à 00:01

Malgré sa forte croissance démographique, la région des Laurentides n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre. Comme plusieurs autres secteurs d’activité, l’agriculture connaît un manque criant de travailleurs, d’autant plus qu’il est en compétition avec d’autres domaines.

Les Serres Frank Zyromski sont situées à Rivière-Rouge, au nord de Mont-Tremblant. La production annuelle de l’entreprise, de plus de sept millions de boutures, en fait le plus important employeur en horticulture de la région. Reconnu comme un chef de file pour la propagation de géraniums, pétunias, bégonias, fuchsias et bien d’autres plantes et fleurs, c’est plus de 500 produits différents qui sont cultivés dans les serres. Résultat : les besoins de travailleurs sont permanents, 12 mois par année.

« Il nous faut du monde sept jours sur sept, à raison de huit heures par jour. Nous sommes 35 employés permanents, mais on passe à 80 ouvriers durant la haute saison, soit les mois de janvier, février et mars », explique Louise St-Arnaud, propriétaire et directrice des ressources humaines des Serres Frank Zyromski.

Considérée comme un secteur saisonnier, l’horticulture a pourtant constamment des postes à pourvoir. Même durant la période moins occupée, en octobre et novembre, il faut voir au soin des plantes. « Les tâches sont nombreuses et variées, allant du bouturage au repiquage en passant par l’arrosage, le ramassage et la livraison, explique Mme St-Arnaud. Toutes les trois à quatre semaines, on doit également nettoyer et préparer la mise en place pour les nouvelles boutures. »

En concurrence avec d’autres industries

Lancée en 1979, l’entreprise a connu une forte expansion depuis les 12 dernières années, en particulier depuis que Nicolas, le fils du couple de propriétaires, s’est joint à eux. « Les serres ont pris un nouvel élan et nos activités n’ont cessé de croître », raconte Louise St-Arnaud. Elle souligne que jusqu’à récemment, elle a toujours réussi à recruter le personnel nécessaire localement, mais qu’avec le temps, c’est devenu un véritable défi. « Nous sommes en concurrence avec les employeurs de Mont-Tremblant ; la station de ski est située à quelques dizaines de kilomètres d’ici. Leur haute saison est en hiver, comme la nôtre, ce qui ne nous facilite pas la tâche pour mettre la main sur des ressources », mentionne Mme St-Arnaud.

Elle ajoute que le fait qu’il s’agit d’emplois saisonniers qui nécessitent beaucoup d’heures de travail n’aide pas non plus à attirer les candidats. « Par exemple, beaucoup de semi-retraités sont venus s’installer dans la région. Ils pourraient être intéressés par nos offres d’emploi, mais habituellement, ils préfèrent travailler à temps partiel à raison de trois à quatre jours par semaine, ce qui est insuffisant pour nos besoins », indique Mme St-Arnaud.

Du côté des jeunes, ceux-ci sont difficiles à maintenir en emploi, soit parce qu’ils préfèrent travailler dans l’industrie du tourisme et de la restauration, soit parce qu’ils effectuent ce travail en attendant de trouver leur voie professionnelle.

Le casse-tête du recrutement

Le recrutement est devenu un casse-tête pour la directrice des ressources humaines, malgré les campagnes d’affichage et les annonces largement diffusées. Il a donc fallu se montrer créatifs pour tenter de trouver des solutions. « Nous avons demandé aux employés de nous suggérer des idées. Tout le monde a mis l’épaule à la roue ; certains se sont proposés pour travailler trois week-ends durant l’hiver », relate Louise St-Arnaud.

Malgré tout, cet effort n’a pas été suffisant, et il y a trois ans, il a fallu commencer à faire appel à des travailleurs agricoles étrangers, essentiellement originaires du Guatemala. Au nombre de 3 durant la première saison, ils étaient 12 pendant la dernière. « Grâce à eux, nous pouvons pourvoir une partie des postes, mais pas tous malheureusement. Puisqu’ils effectuent des travaux de manœuvre, cela ne règle pas le problème pour les postes plus spécialisés : réceptionniste, commis-comptable, service à la clientèle, etc. », remarque Louise St-Arnaud, qui se demande où elle pourra dénicher cette main-d’œuvre qualifiée.

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